CONTENUTI DEL BLOG

venerdì 23 febbraio 2024

SOUTIEN À L’UKRAINE RÉSISTANTE*

de Roberto Massari et Michele Nobile

(membres des Brigades éditoriales de solidarité)


L’affirmation selon laquelle Poutine est en train de gagner sa guerre d’invasion apparaît souvent dans la presse internationale. Ce n’est pas vrai: Poutine a perdu politiquement dès les premiers mois de la guerre, car son objectif était d’atteindre Kyiv et de renverser le gouvernement en place pour le remplacer par un gouvernement pro-russe. Il n’y est pas parvenu et a dû s’arrêter dans les territoires frontaliers déjà occupés avant l’invasion. À partir de là, il ne peut plus avancer, mais l’armée ukrainienne ne peut pas non plus les reprendre.

Là où la défaite de Poutine est la plus évidente, c’est dans le renforcement de l’OTAN, qui n’aurait pas eu lieu sans l’agression. (Entrée de Finlande et Suède)

L’unité avec laquelle l’UE a réagi marque également un troisième niveau de la défaite de Poutine. L’unification européenne (fait positif dans la mesure où elle a surmonté des nationalismes séculaires) a progressé à pas de géant grâce à Poutine. Le récent vote du gouvernement hongrois en faveur du financement de l’Ukraine le prouve également.

D’autre part, en faveur de Poutine, il y a un processus qui se dessine lentement à l’échelle internationale, à savoir la convergence sur le terrain réactionnaire de l’anti-américanisme des principales dictatures du monde: Russie, Chine, Corée du Nord, Iran, certains pays arabes, certains pays d’Amérique latine, avec des attitudes ambiguës de la part des Brics. Ce scénario international va au-delà de la guerre en Ukraine et constitue une menace sérieuse pour l’humanité: l’avenir pourrait voir un élargissement du conflit entre un front de pays capitalistes imparfaitement démocratiques et un front de pays capitalistes dictatoriaux, qui restent souvent liés à des idéologies médiévales, comme dans le cas de l’Iran. Le régime iranien est une honte pour l’humanité, mais il en va de même pour la Corée du Nord, vétéran du stalinisme.

Face à cette situation dangereuse qui pourrait déboucher sur un conflit mondial, force est de constater l’impuissance des classes populaires (pays par pays) et l’absence de forces de gauche dignes de ce nom, capables de changer le cours de l’histoire.

La campagne de solidarité avec l’Ukraine a montré le peu qu’il reste de la gauche dans les principaux pays capitalistes, mais aussi le vide qui se cache derrière les mouvements prétendument pacifistes. Ceux-ci ont appelé à la reddition de l’Ukraine, en la camouflant sous le mot «paix», sans faire de distinction entre les attaqués et les agresseurs.

Il en a été de même pour le pogrom du Hamas contre les kibboutzim israéliens: un événement qui ne peut être considéré comme distinct de la guerre en Ukraine. Dans l’ancienne gauche, rares sont ceux qui condamnent le Hamas pour avoir déclaré la guerre à Israël, pour son refus de livrer des otages et pour le cynisme avec lequel il sacrifie les masses palestiniennes à Gaza.

En Italie, les manifestations anti-israéliennes ont pris une tournure de «gauche» clairement antisémite. Et la montée de l’antisémitisme dans l’ancienne gauche est certainement un triste signe des temps que nous vivons. En Italie, l’antisémitisme et l’antiukrainisme se côtoient quotidiennement.

Nous, à Utopia rossa, qui avons été à l’avant-garde de la solidarité avec l’Ukraine dès le premier instant, devons honnêtement admettre que nous n’avons pas réussi à créer un courant de solidarité au sein de la gauche. Nous avons cependant publié trois livres qui nous permettent d’opérer au moins sur le terrain de la propagande: Michele Nobile, Invasioni russe. Polonia 1939/ Ucraina 2022 (2022) et Brigate editoriali di solidarietà, Ucraina dalla A alla Z, (2023); et pour comprendre les origines du régime russe actuel, Roberto Massari, Se questi sono uomini... Dalla Čeka a Kronštadt al Gulag (2024). 

* Paru dans Soutien à l’Ukraine résistante, n. 27, 24 février 2024.

Les Brigades éditoriales de solidarité ont été créées au lendemain de l’agression de la Russie poutinienne contre l’Ukraine. Elles regroupent les éditions Syllepse (Paris), Page2 (Lausanne), M Éditeur (Montréal), Spartacus (Paris) et Massari editore (Italie), les revues New Politics (New York), Les Utopiques (Paris) et ContreTemps (Paris), les sites À l’encontre (Lausanne) et Europe solidaire sans frontières, les blogs Entre les lignes entre les mots (Paris) et Utopia Rossa, ainsi que le Centre Tricontinental (Louvain-la-Neuve) et le Réseau syndical international de solidarité et de luttes.

À l’encontre: https://alencontre.org/ Centre Tricontinental: www.cetri.be/ ContreTemps: lesdossiers-contretemps.org Éditions Page 2: https://alencontre.org/ Éditions Spartacus: www.editions-spartacus.fr/  Éditions Syllepse: www.syllepse.net/ Massari Editore, www.massarieditore.it Entre les lignes, entre les mots : https://entreleslignesentrelesmots.blog/ Europe solidaire sans frontières: www.europe-solidaire.org/ Les Utopiques: lesutopiques.org/ M Éditeur: https://m-editeur.info/ New Politics: newpol.org/ Réseau syndical international de solidarité et de luttes: laboursolidarity.org/ Utopia Rossa: http://utopiarossa.blogspot.com


Nella diffusione e/o ripubblicazione di questo articolo si prega di citare la fonte: www.utopiarossa.blogspot.com