Michel Antony
Ponencia - II° Congreso Internacional de Investigadorxs sobre anarquismo(s) Montevideo, 11-13 de julio de 2019
I. Tres consideraciones generales
Cet essai tente de présenter une vision globale de l'investissement pédagogique acrate.
Este ensayo es un intento para presentar globalmente el compromiso pedagógico ácrata.
Il reste incomplet, à actualiser, notamment avec les mouvements assembléistes et horizontaux récents.Sigue incompleto. Es necesario de hacer una actualización particularmente con los movimentos horizontales y asembleistas recientes.
Il nécessite une relecture et des corrections et enrichissements que, je l'espère, vous pourrez m'apporter.Muchas gracias para ayudarme a hacer las correctiones, rectificaciones y enriquecimientos necesarios.
Disculpad mi malo español...
Table des matières
- Tres consideraciones generales...........................................................................................1
- Prólogo: fuerte importancia de la educación libertaria en América latina .............................. 2
III. A.
B. IV.
V. A.
Antecedentes socialistas .................................................................................................... 2 El socialismo primero, romántico o dicho utópico ........................................................... 2
El muy diversificado fourierismo méxicano ..................................................................... 3
Escritos más o menos utópicos como herramientas pedagógicas.....................................3 Experiencias comunitarias como métodos ejemplares pedagógicos ................................. 4Falansterios, Colonias, "milieux libres"...........................................................................4
B.
tertulias... ................................................................................................................................. 5 C. Conjuntos teatrales, cuadros músicales.........................................................................5
- Universidades populares - UP ........................................................................................ 6
- Un sindicalismo principalmente libertario hasta los años treinta y cuaranta ................... 7
VI. La ola de escuelas racionalistas o cercanas ...................................................................... 7
- Muy fuerte importancia de FERRER en América Latina ................................................. 7
- Una red de escuelas presente en todo el continente......................................................8
- Muchos educadores inmigrantes o locales de alto nivel ................................................. 9
- ¿Por qué el movimiento de las escuelas racionalistas es un fracaso? ......................... 10
- La desaparición de las escuelas ferrerianas es un fracaso relativo .............................. 11
VII. El caso particular de las experiencias indígenas : dos ejemplos......................................11
- Ayer, el caso de Bolivia.................................................................................................11
- México hoy: Chiapas y Oaxaca.....................................................................................11
II. Prólogo: fuerte importancia de la educación libertaria en América latina
L'Amérique Latine (AL) dispose d'une TRÈS RICHE HISTOIRE DE LA PÉDAGOGIE COMMUNAUTAIRE OU SOCIALISTE, À FORTES IMPLICATIONS LIBERTAIRES.
Au moins 4 grandes raisons - Al menos 4 grandes razones :
III.
Las tradiciones indígenas : formation et apprentissages communautaires dans le cadre des calpullis, ayllus ou pueblos...
La gran contribución de los socialistas y pedagogos/educadores extranjeros, surtout Espagnols, mais aussi italiens et français.
La importancia de una fuerte intelligentsia comprometida dont le mexicain Ricardo FLORES MAGÓN (1873-1922) et le péruvien Manuel GONZÁLEZ PRADA (1844-1918) sont deux grands noms.
Una rica red comunitaria, asociativa y sindicalista muy sensible a la importancia de la educación libertaria para ayudar a la emancipación personal y colectiva.
Antecedentes socialistas
A. El socialismo primero, romántico o dicho utópico
SAINT SIMON (1760-1825), Pierre-Joseph PROUDHON (1809-1865), Charles FOURIER (1772-1837), un peu Robert OWEN (1771-1858), sont rapidement diffusés en AL, ce que confirment les études de Pierre-Luc ABRAMSON.
Les 3 derniers présentent un très puissant axe pédagogique qu'on peut résumer schématiquement en quelques points :
- Educación integral = éducation intégrale, intellectuelle et manuelle, avec centralité de la question du travail et importance du jeu et des arts.
- Para tod@s, coeducación (pero no sólo la mezcla de los géneros) = coéducation des sexes, des âges, des peuples, des classes...
- Respecto del alumno/estudiante = respect de l'apprenant, de ses besoins, de sa personnalité, de son rythme...
- Métodos alternativos y adecuados con el proyecto libertador : utilisation de méthodes douces, alternatives, attractives et concrètes = coherencía - cohérence.
- Un camino hacia la autonomía : importance de l'auto-apprentissage et de l'autonomie.
- y Hacia la autogestión y una nueva sociedad más libertaria = projet libertaire global dont l'éducation prépare et favorise la réussite.
LE FOURIÉRISME s'implante du Nord au Sud et marque le premier socialisme latino- américain surtout au Brésil (Dr Jules-Benoît MURE 1809-1858 ; José Ignacio ABREU Y LIMA 1794-1869), en Argentine et Uruguay (Jean-Baptiste Eugène TANDONNET 1812-1864 et sonLe Messager français à Montevideo vers 1842), au Chili (le mathématicien Ramón PICARTE 1830-1884 ?) et au Mexique...
À Cuba José MARTI (1853-1895) évoque la visión du falansterio universal.
Au Paraguay : curieux engouement de FOURIER pour le dictateur Dr José Gaspar Rodríguez de FRANCIA (vers 1766-1840) et su reforma agraria !
Particularité péruvienne : influence réduite de Flora TRISTAN y MOSCOSO (1803-1844) et rôle du révolté indigène Juan BUSTAMANTE (1808-1868).
Au Venezuela : Le « maître des Amériques » Simón RODRÍGUEZ (1769-1854), qui fut maître et compagnon de Simón BOLIVAR, est parfois rapproché de FOURIER notamment pour sa manière « d'enseigner en divertissant » et pour ses propositions de « escuela-taller » (école- atelier) : Colombie, 1824, Bolivie, 1826.
B. El muy diversificado fourierismo méxicano
Au Mexique divers centres fouriéristes sont très actifs, surtout dans les États de México et de Jalisco. Dans ce dernier État divers articles plus ou moins fouriéristes sur l'éducation sont publiés dans El socialista, El constituyente (De la instrucción del pueblo dans le numéro du29/05/1856) et dans le journal officiel du gouvernement, qui un temps s’appelle justement La Armonía social.
En 1861 Nicolás PIZARRO SUÁREZ (1830-1895) publie le roman utopique El Monedero - Le Faux-monnayeur, qui serait le premier exposé complet du phalanstère au Mexique au travers de la construction de Nouvelle Philadelphie.
Le musicien Juan Nepomuceno ADORNO (1807-1880) influencé par le fouriérisme, écrit l'utopie La Armonía del Universo: ensayo filosófico en busca de la verdad, la unidad y la felicidad - L'harmonie de l'Univers : essai philosophique à la recherche de la vérité, de l'unité et du bonheur (partie I en 1862 et partie II en 1882).
Mais c'est surtout le franco-grec Plotino C. RHODAKANATY (1828-1892), proudhonien et fouriériste, qui contribue fortement à implanter le socialisme mexicain. Il développe une expérience pédagogique marquante, chronologiquement la deuxième grande expérimentation pédagogique libertaire, après celle de Léon TOLSTOÏ en 1859-60 à Isnaïa-Poliana.
En 1861 sa Cartilla socialista o sea Catecismo elemental de la Escuela de Carlos FOURIER est sans doute un des premiers grands textes anarchiste du continent.
Son École de Chalco en 1865 Escuela de la razón y del socialismo - École de la raison et du socialisme propose un fouriérisme libre et modéré, mais est vite dépassée par ses élèves : certains adhèrent au Grupo de los Estudiantes socialistas et/ou deviennent actifs révolutionnaires, souvent de la filière bakouniniste comme Francisco ZALACOSTA (1844- 1881). Dans le Chalco, le rebelle Julio CHÁVEZ LÓPEZ (exécuté en 1869 dans la cour de l'école !) veut établir une « République universelle de l’Harmonie ».
IV. Escritos más o menos utópicos como herramientas pedagógicas
L'América Latina peut apparaître comme une terre d'élection de l'utopie grâce aux traditions indigènes a-étatiques (sociétés sans État), aux visions d'El Dorado, aux traditionscommunautaires liées à la colonisation (Mexique, Paraguay...), à l'importance de l'immigration socialiste...
Les Écrits utopiques peuvent et sont souvent considérés comme des outils pédagogiques : le genre est attractif et formateur. Il permet de décrire la société du future, dans laquelle la pédagogie libertaire à toute sa place.
Un des meilleurs connaisseurs de ces utopies et de ces propositions est l'historien plutôt libertaire Fernando AÍNSA (1937-06/06/2019) récemment disparu auquel il faut rendre un énorme hommage, tant en Espagne qu'en Uruguay où il a vécu longtemps : pour la pensée globale et la pédagogique acrates, il a rappelé à maintes reprises La necesidad de la utopía(d'où son écrit de 1991).
En Argentine le cas de Pierre QUIROULE d'origine française (Joaquín Alejo FALCONNET 1867-1938) est exemplaire, particulièrement avec La ciudad anarquista americana (1914) et En la soñada tierra del ideal (1924)
La cité anarchiste de Los Hijos del Sol est totalement conçue pour la formation permanente : tout y est source d'information : les plans de la cité, les formes de bâtiments et des jardins, l'environnement, les lieux publics, les spectacles, la Biblioteca Central... L'éducation, pour garçons et filles (coéducation fouriériste et libertaire), est surtout assumée par las Cunas (pouponnières) puis par 4 Casas de la educación, et complétée par l'observatoire,le théâtre... « Las escuelas comunistas » ont une position centrale, également géographiquement puisqu'elles se trouvent « al centro de cada barrio ». Le rôle des paseos,
correrías por campos y montes y otras excursiones autogérés est essentiel : découverte du milieu écologique et sociologique, auto-organisation, soif d'aventure, participation aux travaux... L'objectif de toutes ces formations est triple : permettre au jeune anarchiste d'intégrer la gran familia comunista, lui faire comprendre que la formation n'a jamais de fin et qu'elle se poursuit hors des lieux réservés, et lui permettre de varier ses engagements et occupations. Bref QUIROULE marie harmonieusement FOURIER, ROBIN et FERRER.
V. Experiencias comunitarias como métodos ejemplares pedagógicos
Ces communautés ou associations présentent au moins un quadruple aspect :
1- Leur MANIÈRE DE VIVRE, c'est une expérimentation à développer si elle réussit : pédagogie par l'exemple - pedagogía por el ejemplo. Communautés = laboratoires utopiques concrets (Comunidades = laboratorios utópicos concretos).
2- Souvent primacía - PRIMAUTÉ DE LA FORMATION ET DE L'ÉDUCATION dans ces communautés : pour tous les membres, pour les enfants, pour le voisinage...
Souvent avec création d'écoles, comme les 2 de Moiseville en Argentine (fin XIX°).
3- MISE À DISPOSITION DE MATÉRIELS ET MOYENS : bibliothèques, imprimeries, laboratoires et ateliers, salle de spectacles... En début du XX°s. la FORA argentine se mobilise dans ses congrès et localement pour le développement des Bibliotecas sociales.
La bibliothèque de la Narcisse-Leven en Argentine (fin XIX°) est célèbre pour le fonds Kropotkine qu'elle contient.
4- Certains animateurs de colonies sont des INTELLECTUELS, CHERCHEURS, SCIENTIFIQUES : ils contribuent à développer les sciences et l'analyse des milieux où ils s'implantent et agissent souvent dans le cadre éducatif et/ou universitaire :
- le Dr MURE pour l'homéopathie au Brésil dont il est le grand vulgarisateur,
- Giovanni ROSSI dit CARDIAS (1856-1943) pour la science vétérinaire et l'agronomie au Brésil,
- Mosè Giacomo (Moisés Santiago) BERTONI (1857-1929) pour la botanique et l'ethnologie enArgentine et au Paraguay...
A. Falansterios, Colonias, "milieux libres"...
Dans mon fichier sur les communautés, j'évoque PLUS DE 70 COLONIES LATINO- AMÉRICAINES plus ou moins acrates, bien en deçà du nombre réel puisque rien que pour les colonies dites tolstoïennes du Chili on parle parfois de 25 entités. Presque toutes ont eu une activité culturelle, pédagogique ou de formation.
Parmi les plus connues
La Cecilia italo-brésilienne dans l’État du Paranà (1890-1894) : faible rôle pédagogique. La Comunidad del Sur uruguayenne, entre Montevideo et l'exil suédois (depuis 1954).
Fort impact collectif pour la prise en charge des enfants et leur formation, sans compterde fortes activités intellectuelles (conférences, imprimeries, éditions, bibliothèque...). Lesenfants eux-mêmes disposent d'espace propre et l'on respecte leur autonomie ; une forme de « paternité partagée » y contribue également. Elle développe des formes de coéducation (des sexes, des âges...) systématiques, dans la lignée de la pédagogie libertaire, surtout précisée par Paul ROBIN (1837-1912) et par les réflexions de tous les membres particulièrement Ruben PRIETO (1930-2008). L’éducation est totalementautogérée et auto-organisée. Elle vise avant tout à l’apprentissage de l’autogestion et de l’autonomie. L’enfant est incité à participer aux tâches productrices dès l’âge de 6 ans,en respectant évidemment ses possibilités et capacités propres et ses désirs. Les petits sont pris en charge dans un Instituto de Formación Preescolar (Préscolaire). Après 6 ans, un peu comme dans les kibbutzim, on cherche à faire vivre les enfants dans une maison commune, la famille n'est plus le centre de leur vie, mais n'est évidemment pas supprimée.
B. Circulos culturales, ateneos, grupos de afinidad, centros sociales, peñas,
veladas y tertulias...
Tradition propre liée au monde indigène, et très forte influence des organisations et pratiques culturelles d'origine européenne, surtout espagnole.
Tous pratiquent L'AUTONOMIE ET L'AUTOFORMATION et pratiquement tous s'ouvrent sur l'extérieur : visites, conférences, participation aux formations ou aux ateliers, activités culturelles publiques, éditions et publications diverses...
Au Brésil le mouvement éducatif libertaire est fortement lié aux Centros de Estudos Sociais, comme ceux de Rio de Janeiro, Pelotas et Porto Alegre vers 1915.
C. Conjuntos teatrales, cuadros músicales...
En milieu acrate, LES ARTS ET CERTAINS SPORTS OU ACTIVITÉS PHYSIQUES sont à la fois manière de vivre en commun et moyen pour faire passer des idées ou organiser des actions.
La TRADITION FOURIÉRISTE D'ÉDUCATION LUDIQUE (pour lui l’opéra et la cuisine surtout)est largement reprise par les libertaires qui souhaitent lier le plaisir à l'apprentissage.
Le théâtre comme moyen éducatif au sens large est très utilisé en América Latina ; il est plutôt à visée générale de lutte contre le capitalisme, l'État, l'Église, le machisme, mais n'est pas forcément purement anarchiste :
AU CHILI LES GROUPES THÉÂTRAUX (centros, cuadros, grupos ou conjuntos dramáticos anarquistas, grupos sindicalistas...) sont quasiment impossibles à dénombrer : des dizaines sont recensés dans la première moitié du XX° siècle. On peut s'arrêter sur la noble figure de Eulogio LARRAÍN RÍOS né en 1909, maître diplômé dès 1926 à la suite d'une maîtrise évoquant le rôle formateur et idéaliste de la lecture (« Formación de hábitos y ideales por medio de las lecturas »). Son métier d'enseignant primaire, il l'exerce dans un grand nombre de localités : Antofagasta, Potrerillos, Chuquicamata, Tocopilla, Iquique, Calama... Il s'implique dans la formation pour adultes (depuis 1939 il est professeur spécial de théâtre dans l'École numéro 5) dont il devient un des responsables nationaux. En 1953 il est chef de la Misión Ambulante de Cultura Popular de Quinta Normal. Partout où il passe et particulièrement à Iquique il s'engage dans les groupes culturels et dramatiques. Primé 6années comme poète, il est l'auteur d'une douzaine d'œuvres théâtrales difficilementidentifiables aujourd'hui mais dont l'engagement est patent : Alma Rebelde, No Pasarán, Visionarios, Zapata... Éclectiques et non dogmatiques les activités théâtralesdans le secteur du salitre (salpêtre) touchent un très vaste public.
En 1940 l'ancienne association Estudiantina Libertad (depuis 1922) fonde uneEscuela Musical et un groupe (Conjunto Teatral) en Avenida Matta n°832 de Santiago. L'animateur essentiel est l'ouvrier anarcho-syndicaliste de la chaussure Luis LEIVA. L'école est mixte et accueille jeunes et adultes ; elle aurait touché près de 300 jeunes prolétaires. Les cours sont variés (« teoría y solfeo, piano, violín, viola, flauta, mandolina y guitarra »). L'ensemble, totalement indépendant de l'État, est autogéré par élèves et professeurs. Elle dure au moins jusqu'en 1943
DANS LA BOLIVIE DEPUIS LES ANNÉES 1940 les expériences sont tout aussi riches : À la Paz dans les années 1940 le Centro Cultural Libertario Manko Kapac propose diverses pièces, jouées notamment par des femmes syndicalistes libertaires. Dans la région de Tupiza (Sud de la Bolivie) autour des initiatives de l'anarchiste argentin Líber FORTI (1919-2015) provenant de Tucumán se développe l'expérience du Conjunto Teatral Nuevos Horizontes de 1946 à 1961, mais avec des racines antérieures. Liber a été durant des années un animateur culturel de la FSTMB - Fédération Syndicale des Travailleurs Mineurs de Bolivie. Revendications indigènes et luttes syndicales entourent profondément cette expérience d'essence libertaire, qui se vit comme une expérience communautaire et solidaire. Elle a marqué longuement les mouvements sociaux, la volonté autonomiste indigène et la culture indépendante bolivienne ; en janvier 2012 a été inauguré toujours à Tupiza la Primera edición del Festival Nacional de Teatro Líber Forti.
En fin des années 1960, après une tournée itinérante au Chili, Gabriel MARTÍNEZ et Verónica CERECEDA fondent le Teatro Kollasuyo. Cette expérience, qui lie communauté rurale et expérience théâtrale dans le sud de la Bolivie (région d'Oruro), est une des premières expressions de théâtre fait par les indigènes eux-mêmes et pour eux- mêmes.
Également en fin des années 1960 et entre 1975-1983 Edgar DARÍO GONZÁLEZ dit Chango propose dans les milieux de mineurs des activités de marionnettes et de théâtre. Il fonde à Cochabamba le Teatro Runa qui exerce dans les villes mais est surtout itinérant. Les pièces sont presque toutes liées aux conditions sociales et aux traditions populaires du secteur andin, et portent une forte charge éthique et pédagogique.
Dans la région de Potosí dans les années 1970-80 Roberto GREVO (?) maintient la tradition libertaire comme le prouve son ouvrage de 1982 Carta de un anarquista a los trabajadores del arte y la cultura - Lettre d'un anarchiste aux travailleurs de l'art et de la culture.
Le Théâtre des Andes est fondé par l'argentin César BRIE en août 1991 en Bolivie dans les environs de Sucre. Il a effectué des expériences en Argentine et surtout en Italie. Il s'inspire du Teatre di Base italien et de l'Odin Teatret scandinave. Le pluralisme ethnique, social et culturel est totalement assumé, et les pièces mêlent thématiques traditionnelles et imaginaire local. En 2010 le groupe se sépare, César BRIE retourne en Italie mais l'activité bolivienne demeure.
D. Universidades populares - UP
Partout dans le monde les militants acrates et autres libertaires participent au mouvement des Universités libres et/ou populaires. Ils y côtoient d'autres tendances socialistes, libérales, républicaines, de libres-penseurs... et toujours la formation donnée est diversifiée, de qualité et ouverte à toutes et tous. Le mouvement est surtout présent en France, mais il laisse des traces dans toutes les Amériques.
En Argentine la Sociedad Luz aidée par la FORA est un élément moteur.
En Bolivie la Universidad Popular de La Paz doit beaucoup à la FOL.
Au Brésil en 1904 se fonde à Rio l’Université Populaire d’Enseignement Libre –Universidade Popular de Ensino Livre, dont Fabio LUZ, inspecteur scolaire, médecin, écrivain et futur anarchiste important, est un des principaux animateurs au côté de l'incontournable Elysio de CARVALHO (1880-1925).
Au Chili la Universidad Popular Victorino LASTARRIA est patronnée par la FECH. À Valparaíso Víctor Domingo SILVA fonde l'Ateneo de la Juventud et l'Universidad Populardès 1901.
À Cuba la Universidad Popular José MARTÍ de fin 1923 propose une bibliothèque scientifique et militante. Elle unit dans l'effort pédagogique libertaires, marxistes et nationalistes.
Au Paraguay en 1928 des étudiants libertaires dont Obdulio BARTHE fondent une Universidad Popular dans le local de la Société Typographique, de tendance anarcho-syndicaliste.
Au Pérou Las Universidades Populares « Manuel GONZÁLEZ PRADA » sont très actives dans les années 1920, en lien souvent avec FORP et FOL. Celle de Cuzco, au milieu des années 1920, est animée par un indigène, Rafael TUPAYACHI. Il est membre d'El Falansterioun « groupe d’études radical » qui compte des libertaires ou sympathisants : clin d'œil (guiño) fouriériste ?
Au Salvador la Universidad Popular semble active à San Salvador en fin des années 1920 ; elle est liée au mouvement ouvrier auquel appartiennent les libertaires. Elle « fonctionnait comme un athénée annexe à divers centres culturels qui existaient à San Salvador » et diffuse largement les théories anarchistes, notamment celles de FLORÈS MAGÓN, KROPOTKINE ou BAKOUNINE.
En Uruguay la Universidad Popular est fondée par des étudiants, dont des anarchistes, vers 1931 ; elle est apparemment relancée en 1937-38 à Montevideo. Luce FABBRI (1908-2000) se souvient de son amie l'intellectuelle, musicienne et pédagogue libertaire Inés GÜIDA DE IMPEMBA (dite La Negra, 1914-1999) qui y participe. Inés travaillait également pourl'Universidad del Trabajo et dans la Sección Femenina de Enseñanza Secundaria comme collaboratrice d'Alicia GOYENA. Elle participa à la Réforme de l'enseignement en 1963, mais subit vite répression et isolement sous la dictature.
E. Un sindicalismo principalmente libertario hasta los años treinta y cuaranta
Dans les premières organisations mutuellistes, peut-être proudhoniennes, l'aspect
pédagogique est souvent présent. Le Chili de la fin du XIX° siècle en est un bon exemple, surtout autour des mineurs et des boulangers : deux Escuelas Benjamin FRANKLIN(étonnante référence) sont créées, la première dans les années 1860 à Santiago, l'autre au début du XX°s avec l'actif anarchiste Luis A. PONCE. Pour la diffusion de leurs idées les chiliens disposerait d'une Casa Editora « La Educación Libertaria » fondée par Nicolás del C. ORELLANA vers 1900.
Ensuite, partout el sindicalismo ácrata, anarcosindicalista, de acción directa o sindicalismo revolucionario prend un essor qui semble dominant de 1900 à 1930 au moins. Il est aux avant-postes de l'action éducative, particulièrement en Argentine avec la FORA et la CORA, en Bolivie avec la FOL et la FOF, au Brésil avec la FORB, au Chili avec la FORCH et le IWW, au Mexique avec la COM et la CGT, au Pérou avec la FORP et la FOLA, en Uruguay avec la FORU, ...
C'est peut être moins marquant en Colombie avec la FOLA, au Costa Rica avec la FOCR, à Cuba avec la FOH, en Équateur avec la FTRE, au El Salvador avec l'UOS, au Guatemala avec la FROG, au Panama avec la SGT, au Paraguay avec la FORP, à Puerto Ricoavec la FLT, ...
En lien avec l'AIT de Londres puis celle de Berlin (1864 puis 1922) et l'ACAT - (Asociación Continental Americana de Trabajadores), tous ces syndicalistes libertaires sont fort actifs, et dans leurs congrès et leurs actions militantes ils sont très présents sur le front pédagogique.
LE DUALISME (action directe immédiate et projet alternatif horizontal pour l'avenir) est propice à la formation des militants et des travailleurs, et s'inspire sans doute fortement du proudhonisme.
Pour ne retenir qu'un exemple sympathique on peut citer les syndicalistes libertaires de Cuba (surtout dans l'industrie du tabac) qui font grèves et mobilisations pour imposer un lecteur d'ouvrages ou de journaux dans les grandes salles collectives. C'est aujourd'hui devenu un Patrimoine Culturel de la Nation.
VI. La ola de escuelas racionalistas o cercanas
A. Muy fuerte importancia de FERRER en América Latina
Francisco FERRER I GUARDIA (1859-1909) marque la pédagogie libertaire expérimentale à la suite notamment des français Paul ROBIN (1837-1912), Sébastien FAURE (1858-1942), Madeleine VERNET (1878-1949), et du russe Léon TOLSTOÏ (1828-1910)...
Il fonde les premières escuelas modernas o racionalistas en Catalogne (Barcelone 1901) : ces écoles misent principalement sur l'éducation intégrale, la laïcité et la coéducation. Elles se veulent émancipatrices.
Au centre de divers courants, anarchiste, libre-penseur, libéral, franc-maçon, républicain, laïc... il passe pour le diable et pour un des organisateurs des attentats. Un procès inique le condamne à mort et il est rapidement exécuté en 1909.
Sa mort déclenche un gigantesque mouvement de solidarité et de dénonciation de l'autoritarisme ibérique, surtout en France, Italie et dans quasiment toute l'Amérique latine particulièrement en Argentine, au Brésil et à Cuba.
Après sa mort en toute l'Espagne des dizaines d'expérimentations touchent toutes les régions même si la Catalogne semble la principale touchée. Le mouvement se mondialise rapidement.
B. Una red de escuelas presente en todo el continente
Comme l'Europe, l'Amérique latine connaît une multitude d'expériences.
*En Argentine le mouvement est très ample : j'ai listé des dizaines d'expérimentations surtout dans la période 1910-1930. Il peut s'appuyer sur la revue plus rationaliste qu'anarchisteFrancisco Ferrer (17 ou 18 numéros entre 1911 et 1912) ; elle doit beaucoup au pédagogue Samuel TORNER (né vers 1881) proche de FERRER à Barcelone et actif à Valence. Entre 1912 et 1914 sort à Buenos Aires un nouveau périodique rationaliste La Escuela Popular qui compte 20 numéros. Il est quasiment l'organe officiel de la nouvelle Liga de Educación Racionalista de 1912. C'est la filiale de la Liga Internacional de Educación Racional de la Infancia ferrerienne de 1908.
*En Bolivie malgré les efforts du syndicaliste Rómulo CHUMACERO (1882-1966) les écoles restent rares, sauf en milieu indigène.
*Au Brésil, comme en Argentine, l'aspect pédagogique est omniprésent et les écoles très nombreuses, avec forte implication syndicaliste. Une des premières à Porto Alegre, avant FERRER, est liée à des descendants de la Colonia Cecilia : c'est le Collegio Unione Operaia. Le pays dispose de plusieurs organes importants, par exemple : O Início et le Boletim da Escola Moderna. Un mois seulement après la mort de FERRER se fonde la Comissão Pró- Escola Moderna de São Paulo (novembre 1909).
*Au Chili une dizaine d'écoles sont recensées, sans compter des écoles purement syndicalistes. Un des plus prestigieux pour son rayonnement intellectuel est à Santiago, leCentro de Estudios Sociales « Francisco FERRER » (1912-1915) est connu pour son ouverture au monde féminin, notamment avec la professeure Rita MAR. Il compte de nombreux artistes et intellectuels : le poète Francisco PEZOA, les écrivains libertaires Manuel ROJAS,José Domingo GÓMEZ ROJAS, José Santos GONZÁLEZ VERA... Plus qu’un centre éducatif, c’est un centre de propagande et de rencontres, résolument antimilitariste et féministe. Chaquevendredi soir on y réalise « une petite instruction festive - pequeña fiesta de instrucción »
*Au Costa Rica, la revue Renovación, Sociología-Arte-Ciencia, Pedagogía Racionalista se publie de 1911 à 1914 et sert de vecteur essentiel pour la diffusion des idées.
*À Cuba, l'histoire pédagogique libertaire apparaît dès les années 1880, autour des ouvriers du tabac et ceux de la boulangerie. Une riche histoire se développe, notamment avec en octobre 1908 la Sección Cubana - Section Cubaine de la Ligue Internationale pour l'Éducation rationnelle de l'Enfance sous l'impulsion du libertaire espagnol (Valence) Miguel MARTÍNEZ. Depuis 1902 les mobilisations se multiplient autour de l'Agrupación Racionalista FERRER.L'association serait réactivée en 1922.
*Le Mexique doit beaucoup au magonisme puis à la COM - Casa del Obrero Mundial pour la pédagogie libertaire. En 1914 la Casa ouvre le Centro Cultural Racionalista. Paula OSORIO y assure un cours sur l'égalité des sexes. En octobre 1915, autour de Jacinto HUITRÓN (nommé inspecteur), la COM inaugure un Ateneo obrero et sans doute ce qui est la première Escuela racionalista du Mexique : il devient ensuite Ateneo Ciencia, Luz y Verdad. Le Mexique est un des rares pays où les expériences redémarrent dans les années 1920 avec parfois l'aide de caudillos sympathisants (Yucatán, Tabasco) : c'est sans doute la seule fois dans l'histoire où l'école rationaliste devient obligatoire.
*Au Pérou, le Centro Racionalista Francisco Ferrer dispose en 1910 du périodique Páginas Libres. On connaît cependant très peu d'expériences, sauf lors de l'extraordinaire flambée d'écoles indigènes.
À Porto Rico, malgré l’anarcho-féministe Luisa CAPETILLO (1879-1922), rares sont les actions connues. Luisa évoque l'éducation libertaire dans sa petite utopie La Humanidad en el futurode 1910.
En Uruguay entre 1879 et 1919 auraient existé environ 18 centres éducatifs alternatifs, certes pas tous ferreriens. Le premier essai est bien antérieur à FERRER puisqu'il semble lié à l'AIT. La Liga Popular para la Educación Racional de la Infancia fondée à Montevideo en avril 1911 dure jusqu'en 1916 et joue un rôle majeur comme l'a développé Gerardo GARAY. Elle dispose de la revue Infancia (40 numéros entre 1912-1916) comme porte parole principal, mais sans dogmatisme et en pratiquant une riche ouverture. Mais La Escuela Integral de Montevideo serait la seule école proposée par la Liga.
C. Muchos educadores inmigrantes o locales de alto nivel
Le cas argentin est particulièrement riche. Il déborde sur les pays voisins, un peu le Chili, le Brésil et surtout l'Uruguay.
Julio R. BARCOS (né à Santa Fé - 1883-1960), intellectuel internationaliste, féministe et libertaire, et maître rationaliste, tient un très grand rôle au début du siècle tant pour le développement des écoles que pour l'organisation syndicale des maîtres, avant de s'éloigner de l'anarchisme vers 1919.
On peut compter aussi sur le catalan Amadeo LLUÁN (1869-1926), plus connu sous le pseudonyme d'Enrique NIDO.
L'irlandais John CREAGHE (1841-1920 soutient diverses expériences comme la Escuela Integral Libertaria de Bahía Blanca en 1902 et plus tard celle de Luján.
Une très forte personnalité est le catalan Alban ou Albano ROSELL LLONGUERAS (Sabadell 1881-Montevideo 1964) dont Gerardo a montré les aspects autonomes voire hétérodoxes vis-à- vis de FERRER.
José María LUNAZZI (né à La Plata 1904-1995) dit El Gringo, moins connu, a pourtant une très belle carrière y compris officielle dans le monde de la pédagogie.
L'argentin Edgardo RICETTI SCANDELLA (1901-1984), ancien animateur d'école rationaliste à Sabadell, compte avec l'aide de sa compagne et future animatrice des Madres de la Plaza de Mayo Edna COPPARONI DE RICETTI (morte en 2001).
En Bolivie Rómulo CHUMACERO (1882-1966) lie le monde indigène à celui des acrates et des syndicalistes. Ce tailleur de Sucre, actif à Potosí, leader de la FOT - Federación Obrera del Trabajo (président du 2° Congrès de 1925) dirige une école "Francisco FERRER GUARDIA" à Sucre créée en 1922. En 1926 il dirige également l'organe Tierra y Libertad dans la ville. CHUMACERO est plutôt anarchiste mais l'école accueille aussi des éducateurs marxistes. Il s'agit vraisemblablement d'une école de travailleurs, pour la formation syndicaliste. Grâce à lui, l'école est liée aux mouvements indigènes, ce qui lui cause de nombreux problèmes lors de la révolte de 1927 à Chayanta.
Dans toute le cône Sud mais surtout au Brésil l'italien Oreste RISTORI est un élément moteur et infatigable des écoles rationalistes et syndicalistes.
En Colombie et en Amérique centrale s'activent le colombien Juan Francisco MONCALEANO et sa compagne Blanca.
Au Costa-Rica, l'écrivain libertaire José María ZELEDÓN BRENES (1877-1949) publie plusieurs articles sur l'école et sur FERRER. L'autre nom important est celui d'Elías JIMÉNEZ ROJAS (1869-1945), écrivain et pharmacien libertaire.
À Porto Rico il faudrait sans doute plus renouer avec Luisa CAPETILLO, dont les lectures pédagogiques semblent profondes. Ainsi dans son ouvrage de 1913 Mi opinión, disertación sobre las libertades de la mujer elle a même tout un chapitre intitulé Madeleine VERNET explique. Elle rend ainsi un très bel hommage à la pédagogue française, disciple plus de ROBIN que de FERRER.
Grâce à Gerardo pour l'Uruguay nous connaissons mieux l'importance du pédagogue acrate mais indépedant Otto NIEMANN (1888-1958), souvent en conflit avec les positions de l'incontournable Albano ROSELL très présent également dans ce pays.
PLUS TARDIVEMENT vont s'illustrer d'autres grandes figures libertaires, dont :
En Uruguay la superbe figure de l'italienne Luce FABBRI (fille du maître et théoricien anarchiste italien Luigi FABBRI 1877-1935, mort dans l'exil à Montevideo) développe une forte pensée éducative libertaire et s'illustre dans ses charges universitaires autant que militante par un esprit ouvert et foncièrement antidogmatique et ouvert à l'utopie (La strada - El camino. Hacia el socialismo sin Estado de 1952).
À Porto Rico puis surtout au Mexique l'autrichien Ivan ILLICH (1926-2002), chrétien libertaire, anime l'école de pensée de Cuernavaca (le fameux CIDOC - Centro Intercultural de Documentación dure de 1966 à 1976) et est un des grands diffuseurs du mouvement opposé à l'école comme institution, dans la lignée de l'anarchiste étatsunien Paul GOODMAN (1911- 1972).
Au Brésil Paulo FREIRE (1921-1997), lui aussi plutôt chrétien libertaire, développe saPedagogia do Oprimido - Pédagogie des opprimés de 1969 qui reste un des axes les plus riches en matière « d'éducation radicale » antiautoritaire.
Il ne faut pas confondre Paulo avec Roberto FREIRE (1927-2008) qui se décrit comme « écrivain, anarchiste et thérapeute ». Il développe depuis les années 1970 une thérapie de groupe autogérée. Il s’agit de la « SOMA, thérapie anarchiste », qui s’inspire égalementbeaucoup du message reichien et qui intègre de nombreux moments créatifs et festifs comme éléments formateurs et libérateurs, à commencer par la danse locale ou capoeira.
D. ¿Por qué el movimiento de las escuelas racionalistas es un fracaso?
On peut partir de l'exemple cubain où l'échec global des écoles rationalistes tient selon Amparo SÁNCHEZ COBOS à différentes causes que j'ai un peu enrichies :
La répression exercée contre le mouvement ouvrier et notamment libertaire, ce qui
s'accentue particulièrement lors des coups d'État. les grandes figures de la pensée
éducative libertaire connaissent prisons, exils et déplacements multiples.
L'arrestation ou l'expulsion des leaders étrangers qui y sont très présents notamment
italiens et espagnols.
L'échec de l'autofinancement et les difficultés économiques permanentes.
L'absence de liens réels avec le peuple de couleur et/ou indigène, sauf dans les Andes
et au Mexique.
Le désintérêt des classes populaires qui sont peu à peu séduites par les créations
publiques en matière sociale et éducative : le cas argentin est bien analysé, notamment par Juan SURIANO qui rappelle que le rapide développement de l'école publique détourne bien des familles ouvrières et socialistes des expérimentations rationalistes. L'influence laïque du battlisme en Uruguay produit les mêmes effets.
Amparo ne met pas assez en avant la progressive défaite historique globale (mais défaite à relativiser fortement) du mouvement libertaire face à d'autres courants(communiste, socialiste, libéraux, nationalistes...).
E. La desaparición de las escuelas ferrerianas es un fracaso relativo
Avec les années 1960 renaissent quelques expériences. Avec la chute des dictatures et les effets des crises socio-économiques (années 2000) apparaissent de nouvelles expérimentations, pas forcément libertaires mais souvent autogestionnaires et horizontales.
- Argentine : l'expérience d'Escuela Serena de Rafaela (Santa Fe) des sœurs libertairesOlga (1898-1987) et Leticia COSSETINI (1904-2004) dure de 1935 à 1950. Cette école s'appelle parfois Escuela Activa. Dans les années 1970 : Comuna - Guardería Uno de Padua représente depuis 1972 une tentative de « garderie antiautoritaire autogérée » ; Dans les années 1990 : La Cecilia - Escuela de la Nueva Cultura ; Dans les années 2000 la ELC - Escuela Libre de Costitución se met en place vers 2007 autour d'unlaboratoire d'éducation libertaire... Avec la crise des années 2000, l'Argentine renoueavec un riche passé autogestionnaire et libertaire avec les usines récupérées (autogérées) et diverses expériences éducatives ou culturelles autonomes.
Brésil : années 2000 : Escola Municipal Amorim Lima (São Paulo).Chili : dans les années 1940 Flora SANHUEZA REBOLLEDO (1911-1974) fondel'Ateneo Libertario Luisa MICHEL à Iquique ; il sert d'école (Escuela libre) dès 1953 surtout pour les enfants de travailleurs. Il compte près de 70 élèves mais doit fermer en 1957. Flora ancienne militante de la Guerre d'Espagne, meurt sous la dictature en 1974
des suites des tortures subies. Son école libre s'inspire de FERRER
VII. El caso particular de las experiencias indígenas : dos ejemplos
A. Ayer, el caso de Bolivia
Au début des années 1920 La Escuela de Los Caciques vise à développer l'école communautaire autonome dans un but libérateur pour les communautés amérindiennes. Les maîtres ambulants qui les animent sont pris en charge par la communauté. La famille libertaire LLANQUI est fortement engagée dans le processus.
« L'école-communauté - Escuela-Ayllu » indigène Warisata fondée en août 1931 par Elizardo PÉREZ (1892-1980) et Avelino SIÑANI (1881-1941) est proche des expérimentations libertaires.
L'expérience pédagogique libertaire de l'Altiplano proche de La Paz reste cependant la plus intéressante initiative autogestionnaire éducative. AU MILIEU DES ANNÉES 1940, lors des abusivement nommés « soulèvements indigènes », grâce à la FAD - Federación Agraria Departamental membre de la FOL - Federación Obrera Local anarcho-syndicaliste, fleurissent une cinquantaine d'« escuelas autogestionarias ». Le slogan “¡Munahua escuelana!” (¡Queremos escuela! - Nous voulons une école !) semble alors très partagé par les paysans notamment aymaras du secteur, au même niveau que la demande de la fin du travail forcé (le « pongueaje ») et de toutes les « costumbres de antaño - pratiques d'autrefois » jugées indignes et autoritaires. Ces petites écoles (« escuelitas ») sont liées aux syndicats d'éleveurs, massiment composés d'indigènes de l'altiplano, les Uniones Sindicales de Labriegos. La FAD, créée en 1946, comprend alors 28 unions syndicales.
B. México hoy: Chiapas y Oaxaca
Au Chiapas rebelle depuis 1994, le mouvement néo-zapatiste a fait d'énormes efforts pour promouvoir et transformer l'éducation en milieu indigène (massivement maya).
1- Il a d'abord tenté de contrer les manques d'écoles primaires EN EN CRÉANT UN TRÈS GRAND NOMBRE. Le caracol Oventic compterait près de 70 écoles au printemps 2007, réparties dans 8 communes rebelles et 7 autres communes « institutionnelles ». En 2008 on estimait le nombre total à environ 500 écoles pour 16 000 élèves.
Pour le secondaire, l'effort est moins satisfaisant même si chaque caracol dispose d'une structure propre.
2- Il a ouvert les écoles À TOUTE LA POPULATION, et donc aussi aux filles qui jusqu'alors étaient trop peu prises en compte.
Cela impose :
- la gratuité et la dotation de moyens aux jeunes scolarisés.
- le maintien dans le cursus scolaire de l'usage des langues indigènes au même titre que l'espagnol.
- la redéfinition des programmes de sciences humaines, par exemple en y redonnant à l'histoire indigène toute sa place, mais pas exclusivement : ce n'est pas une école indigéniste, mais bien une école ouverte sur le monde.
3- Il a développé un PROJET ÉDUCATIF LIÉ À LA DÉMOCRATIE ET LA RECHERCHE DE L'AUTONOMIE. Ainsi les écoles primaires zapatistes s'inspirent de la même volonté d'autogestion, en faisant participer les enfants aux prises de décisions des communautés insurgées. Ce projet repose autant sur une structure mixte comprenant les enseignants (dits « promoteurs d'éducation ») et les conseils communautaires ou communaux. Les enseignants, issus de la communauté, ne sont pas rémunérés en tant que tels, mais la collectivité les remplace pour le travail domestique ou agraire qu'ils ne peuvent pas assumer quand ils enseignent et assure leur entretien durant cette période.
4- L'ÉDUCATION CHERCHE À ÊTRE INTÉGRALE ET FORMATIVE sur tous les aspects : enseignements généraux, enseignements locaux, importance du milieu de vie, enseignement physiques et manuels, apprentissage de l'autonomie et de l'auto-organisation...
5- L'OUVERTURE SUR L'EXTÉRIEUR et le développement de liens forts avec des spécialistes solidaires accompagnent l'autonomie locale. Ainsi en 2013 l'organisation de la Petite École Zapatiste est un bel effort de coordination et de mutualisation des idées et pratiques.
À Oaxaca la révolte de 2006 et l'occupation de la ville (La Comuna de Oaxaca) est liée aux syndicats de maîtres souvent indigènes, d'où le nom de Conflicto magisterial de Oaxaca. Ils sont un des moteurs de l'APPO- Asamblea Popular de los Pueblos de Oaxaca. La reprise du magonisme est y patente : Ricardo FLORES MAGÓN, un des plus importants libertaires mexicains et parmi les plus intègres, était lui-même d'origine indigène (père métis).
VIII. Algunasconclusiones
Tout le mouvement libertaire latino-américain (anarchistes, libres-penseurs,syndicalistes, intellectuels...) est largement investi dans les mouvements pédagogiquesou éducationnistes : s'occuper des seules écoles ou des seules organisations acrates est donc insuffisant.
Pour les acrates, éducations et investissements pédagogiques sont à la fois :
- dans le présent : une école de formation et d'épanouissement globale, une
manière d'atteindre le maximum d'autonomies, un renforcement des luttes...
- pour le futur : une promesse et une préparation pour l'avenir quand, après la
révolution, une vraie pédagogie libertaire et autogestionnaire pourra s'établir.Pour certains anarchistes conséquents, l'éducation, comme l'alimentation plutôt végétarienne ou végétalienne, le contrôle des naissances (néo-malthusianisme), lapratique du nudisme ou d'activités de plein air... se rattache au courant naturien, parti deFrance, passé en Espagne et influent outre-mer. Cas type : Albano ROSELL.L'éducation est donc pour les libertaires partie totalement intégrante et
incontournable de leurs engagements.
L'apogée en Amérique latine semble se faire dans les années 1920-1930. On peut sans
doute parler de centaines de projets et d'expérimentations, dont la plupart sont de courte durée.
IX.
Les traces cependant se prolongent et perdurent longtemps, jusqu'à nos jours, mais de manière trop ignorée et marginale. Et aujourd'hui comme partout bien des pédagogies libertaires au sens large ne se rattachent plus à l'anarchisme.
Para ir más lejos
Mi sitio general sobre utopías, pensamientos y movimientos libertarios:
http://www.acratie.eu/
Antecedentes fourieristas: http://www.acratie.eu/FTPUTOP/UTO-FOU2.DOCHistoria anarquista y utópica de la América Latina en diferentes secciones de:http://www.acratie.eu/FTPUTOP/U5-GRAND.DOC
Experimentaciones utópicas: http://www.acratie.eu/FTPUTOP/U5P-A-MICRO.DOCEscritos y proyectos utópicos: http://www.acratie.eu/FTPUTOP/U3C-FERM.DOCMovimientos y experimentaciones pedagógicas libertarias:http://www.acratie.eu/FTPUTOP/U5P-B-PEDA.DOC
Bibliografia sobre las pedagogías libertarias: http://www.acratie.eu/FTPUTOP/UTO- PEDA.DOC
Algunos experimentaciones culturales en: http://www.acratie.eu/FTPUTOP/U5P-C- ART.DOC
Sobre el sindicalismo libertario, una sección especifica en:
http://www.acratie.eu/FTPUTOP/U2-LIBER.DOC
Informaciones personales: https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_AntonyMichel ANTONY Michel.Antony@wanadoo.fr
9 rue Michel DUBOIS - 70200 MAGNY VERNOIS - FRANCIA
Versión de este texto en línea:
http://www.acratie.eu/FTPUTOP/ANAR-MA-PEDAGO-AMERICALATINA-2019.pdf
Magny Vernois (Francia) - première édition 01/06/2019 - mise à jour 04/07/2019
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