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lunedì 7 maggio 2018

LES LIBERTAIRES SONT ILS LES RARES FOURIÉRISTES CONSÉQUENTS DANS LE DOMAINE DE LA SENSUALITÉ ET DE L’AMOUR LIBRE ?, par Michel Antony

Portrait de Charles Fourier (1772-1837) © Auteur inconnu
0. QUELQUES PRÉDÉCESSEURS liant libération sexuelle et libération individuelle et/ou sociale sont revendiqués par des libertaires (peut-être par des fouriéristes ?)

• Taoïsme -Vº
• ARISTOPHANE -Vº-IVº L’Assemblée des femmes
• ÉPICURE -IVº-IIIº
KamaSutra VIº-VIIº
• RABELAIS Thélème XVIº Fais ce que vouldras.
• Premier âge de la culture islamique : Omar KAYYAM (1048-1131) éloge du vin et de l’amour
• Quelques libertins et utopistes surtout au XVIIIº : DIDEROT Le Supplément, MORELLY Basiliade, LACLOS Des femmes et leur éducation, CASANOVA Icosaméron et les Mégamicres androgynes, Mikhaïl XERASKOV Polydore
• SADE et l’ambivalence ?
• Olympe de GOUGES (1748-1793) en faveur du divorce et de la liberté sexuelle, etc.
Énorme héritage et fortes influences. Qu’en connaissait FOURIER ?

I. FOURIER, un des rares penseurs sociaux à faire de la question sensuelle, passionnelle et sexuelle, un AXE PRIMORDIAL

CENTRALITÉ des passions et des désirs. « Le mobile de toute construction (de toute combinaison) fouriériste n’est pas la justice, l’égalité, la liberté… C’est le plaisir. Le fouriérisme est un eudémonisme radical » affirme Roland BARTHES1.
Valorisation de ceux-ci, reconnaissance de leur côté NATUREL, et curieuse justification religieuse (puisque Dieu les a créés…)
LIBERTÉ : Reconnaissance de la validité du PLURALISME des partenaires, des pratiques et manies, et surtout pas de survalorisation négative de la chair puisque l’amour platonique est lui aussi valorisé. FOURIER ouvre les portes « à tout rapport et tout type de rapport, hétérophile, homophile, hétéro et homophile à la fois, orgiaque, maniaque… » note l’italien Arrigo COLOMBO2. FOURIER peintre de la DIVERSITÉ et de L’ÉPHÉMÈRE ?
ÉGALITARISME surtout homme-femme, mais également prise en compte de la spécificité de la jeunesse, de la vieillesse, du handicap…
PRÉ-FREUDISME : engorgement - refoulement… sont évités si on libère et si on assume les passions.

II. Mais avec lui-aussi des LIMITES, par tactique plus que par stratégie ?

Les restrictions à cette liberté amoureuse, ont sans doute pour raison principale la PRUDENCE d’un auteur qui ne veut pas être condamné, ni censuré, ni mal-compris, et qui préfère s’autocensurer en faisant quelques CONCESSIONS pour faire passer l’essentiel.
• La première grande limitation est que cette liberté ne sera acquise que PROGRESSIVEMENT ; elle est donc DIFFÉRÉE. La liberté féminine ne sera totale qu’en 7º période. FOURIER préconise que « le libre exercice de cette passion (l’amour) sera renvoyé à un demi-siècle »3, voire à une « soixantaine d’années »4. Il reconnaît pourtant que cette interdiction de « l’amour libre et de la paternité libre » produira « d’énormes lacunes dans le mécanisme d’harmonie » du fait de « l’engorgement » occasionné5.
• La seconde est que les ENFANTS de moins de 15 ans ne sont pas concernés, et doivent avant tout être protégés.
• Il en est de même pour les FEMMES puisqu’en 1808 il écrit que la liberté sexuelle féminine complète ne s’exercerait seulement qu’à partir de 18 ans6. De 15 à 20 ans les jeunes évolueront entre vestels et vestales (conservant leur virginité et limitant leur sexualité) et damoiseaux et damoiselles qui pourront exercer leur sexualité, mais sans pression ni dérive. La sexualité devant au moins jusqu’à 20 ans s’exercer de manière progressive et plutôt dans le registre de la fidélité7.
• Une quatrième limitation est plus insidieuse, autoritaire et hiérarchique, et donc paradoxale pour un auteur qui passe pour féministe : la totale liberté ne s’opérera qu’après « un vote à l’unanimité par les pères et les maris »8.

III. Hormis les libertaires, rares sont les courants du socialisme ou du radicalisme proches du sensualisme fouriériste au XIXº et début XXº

Quelques révolutionnaires français, britanniques et allemands appartiennent à une sorte de PREMIER ANARCHISME au début du XIXº : les pré-anarchistes britanniques sont les plus intéressants William GODWIN, Mary WOLLSTONECRAFT, Mary GODWIN-SHELLEY, Percy B. SHELLEY voire George G. BYRON… Communautarisme libre et égalitaire.
Quelques saint-simoniens dont le Père ENFANTIN et son concept d’« amour mobile » et surtout Charles DUVEYRIER évoqué par Thomas BOUCHET.
Entre saint-simonisme et d’autres courants, LES FEMMES TIENNENT UNE BELLE PLACE : Claire DEMAR (1799-1833), en s’opposant à la propriété et à la domination, tant sociale que physique, peut apparaître comme une proto-libertaire. Elle fait l’apologie de la chair et de la polyandrie9. Toutes vivent librement comme Flora TRISTÁN (1803-1844), Jeanne DEROIN (1805-1894) et son mariage civil, Suzanne VOILQUIN (1801-1876) et La Femme libre, Aurore DUPIN dite George SAND (1804-1876) et ses nombreux amants…
Entre CABET et PROUDHON, une des premières grandes féministes françaises est Jenny D’HÉRICOURT (1809-1875) qui dénonce PROUDHON dès 1856.
Le premier SOCIALISME AUTOCHTONE ÉTATSUNIEN, PRÉ-ANARCHISTE, est partiellement axé sur le Free Love Movement. Surtout Josiah WARREN (moins concerné par la liberté amoureuse) et Stephen ANDREWS. Ils évoluent entre coopération mutualiste, individualisme et expérimentations communautaires : Utopia, Modern Times.
Curiosité religieuse étatsunienne : le perfectionniste John Humphrey NOYES (1811-1886) : MARIAGE COMPLEXE et stirpiculture à Oneida vers 1869-1879.
• Les avancées d’Alexandra KOLLONTAÏ dans la jeune Russie soviétique.
• Les recherches sur l’orgasme et la révolution sexuelle de Wilhelm REICH.

IV. C’est surtout au sein des ANARCHISMES qu’émergent préoccupations et propositions semblables à celles émises par FOURIER, soit en le suivant, soit de manière autonome

1- Mais avec des LIMITES à apporter :
Acceptation de règles ou traditions par de nombreux libertaires : mariages civils, voire religieux, fréquents ; éducation séparée des filles… par quelques anarchistes. Diverses causes : force du conformisme ? volonté de ne pas heurter ses proches ou de les respecter ? dissimulation nécessaire par précaution et volonté de se fondre dans la masse ?…
• Existence certes TRÈS MINORITAIRE d’un anarchisme misogyne (le français PROUDHON) ou macho et anti-homosexualité (l’espagnol José PEIRATS) ou puritain (l’amant d’Emma, l’allemand-étatsunien Johann MOST) ou traditionnaliste (l’italien Carlo MOLASCHI). La femme n’a pas forcément à gagner de passer du mariage bourgeois à l’union libre, car le machisme persiste en terre anarchiste. Terrible inconséquence.
• L’amour libre, le néo-malthusianisme, les communautés pratiquant ou non l’amour libre, la totale indépendance féminine ou homosexuelle… dérangent parfois, et provoquent DES REJETS, PLUS SOUVENT DE MANIÈRE TACTIQUE (dispersion, front secondaire, marginalisation… si on suit par exemple Errico MALATESTA) QU’ÉTHIQUE.
• Existence d’un ANARCHISME MORALISATEUR, PURITAIN, RIGORISTE, ABSTINENT, pour une vie simple et donc des plaisirs uniquement naturels et sans dérèglements : les anarchistes épicuriens et amour-libristes sont donc parfois durement critiqués. L’adultère et la vie sexuelle libre sont même condamnés pour immoralisme par bien des anarchistes qui se posent eux comme les seuls êtres éthiquement irréprochables face à une société dégénérée. C’est la bourgeoisie qui incarne l’immoralisme et la sexualité indécente… On ne doit pas la copier. Terrible méprise souvent ouvriériste.
Positionnements parfois dangereux dans le mouvement EUGÉNISTE : si l’objectif est bien un esprit sain dans un corps sain et libéré et dans une société harmonieuse, certaines formules sont problématiques maladroites ou inquiétantes, comme par exemple la volonté de « stérilisation des dégénérés »10. Certes la plupart datent d’avant le nazisme…

2- Et des PRÉCISIONS terminologiques essentielles :
Quasiment tous LES ANARCHISMES SONT POUR L’UNION LIBRE MAIS PAS TOUS POUR L’AMOUR LIBRE alors que l’inverse est vrai. L’amour libre n’est pas un concept figé (fixed concept) et univoque, et il varie selon les lieux, les périodes, les groupes11. En plus, au XIXº s. dans un milieu globalement hostile et rétrograde, « plus qu’une pratique, le slogan était une provocation théorique de difficile réalisation, y compris pour les anarchistes » comme le note Elena BIGNAMI pour le cas italien12. Ils utilisent diverses notions qui ne se recoupent pas forcément et qui évoluent ou sont simultanément employés comme pour E. ARMAND et ses divers concepts « liberté d’aimer », « amour en liberté », « liberté sexuelle », « amour plural ». Les anarchistes récents proposent une vision sexuelle égalitaire et libertaire, et profondément ouverte et respectueuse des choix de chacune et de chacun. Il faut donc distinguer ce qui touche à la liberté sexuelle ou libre sexualité, et ce qui touche aux formes d’unions entre des êtres amoureux.

UNION LIBRE est le sens principal de l’amour libre au XIXº-début XXº. Il rejoint toutes les théories libertaires sur le CONTRAT entre pairs et prend parfois l’appellation de PACTE LIBRE (Vicente BALLESTER TINOCO tué en 1936). Il correspond au libre choix du ou de la partenaire, et se veut AMOUR EN LIBERTÉ (Sébastien FAURE) donc éventuellement rompu si l’un ou l’autre change d’idée ou de penchant. Il valorise souvent de fait comme de pensée une certaine forme de fidélité et se trouve ici en butte à toutes les positions libertaires pour le droit à l’infidélité et sa décriminalisation (Jan MARESTAN dans l’Encyclopédie anarchiste). Ainsi bien des amours libres entre libertaires produisent des couples restreints choisis et égalitaires, qui durent parfois très longtemps.
MAIS de plus en plus l’union libre anarchiste dépasse ces conventions : BAKOUNINE évoque le MARIAGE LIBRE (Catéchisme révolutionnaire 1865) dans un sens ouvert. Cela rejoint Leopoldo BONAFULLA (Joan Baptista ESTEVE) avec sa FAMILLE LIBRE en 1910 ou Vicente NEBOT [Ateneo racionalista catalano (début XXº siècle) et ses COMMUNAUTÉS AMOUREUSES13]. DURRUTI valide les COUPLES LIBRES dans sa colonne et le chilien Alejandro JODOROWSKY propose aujourd’hui un CONTRATO DE PAREJA PARA UN AMOR LIBRE. Lionel LABOSSE souhaite un CONTRAT UNIVERSEL et pour le côté changeant et éphémère on peut évoquer les TAZ d’Hakim BEY.

ATTENTION : la CONVIVANCE vécue est loin d’être toujours une forme d’activisme politique ; dans le 1/3 des ménages ouvriers parisiens des années 1860 qui vivent en union libre (reconnue par le Journal officiel du 11/04/187114) très rares sont sans doute celles et ceux qui le font de manière idéologiquement marquée, sauf sans doute en Espagne où sont nombreux les PAREJAS DE HECHO. Ces MATRIMONIOS CIVILES furent légalisés par un ministre anarchiste en 1936 : Juan GARCÍA OLIVER.

AMOUR LIBRE au sens de totale liberté sensuelle, sexuelle et donc forcément de liens libres voire multiples, séquentiels et/ou simultanés, appartient plus au monde du XXº et aux sphères individualistes ou à celui des minorités sexuelles. Curieusement cette entrée n’existe pas dans l’Encyclopédie anarchiste.
Par rapport au premier cas, il est favorable à la multiplicité des échanges amoureux : le TRUE LOVE ou FREE LOVE étatsunien, l’AMOUR ENTRE PERSONNES LIBRES d’Emma GOLDMAN15, la CAMARADERIE AMOUREUSE d’ARMAND (l’AMOUR CAMARADERIE dans la jeune URSS est lui plus contraint16), l’AMOUR PLURAL d’Han RYNER et Maria LACERDA DE MOURA, le SEXUALISMO LIBERTARIO ibérique des années 1930, le POLYAMOUR (POLYAMORY) dans l’aire anglo-saxonne, l’ALTERSEXUALITÉ de Lionel LABOSSE et la POLYPHONIE AMOUREUSE d’aujourd’hui17.
L’uruguayen Roberto DE LAS CARRERAS (1873-1963) fait en 1902 de l’adultère une nécessité naturelle, et de l’amant, le pivot de la future société : « L’avenir est celui de l’Amant, qui triomphera avec l’Anarchie ! »18. Pour lui, « l’Anarchie sans l’Amour libre n’est pas l’Anarchie », et il entend bien « amour libre » comme liberté amoureuse et sexuelle, pas comme « union libre »19.

DÉSIR LIBRE ? Madeleine VERNET, début du XIXº: « Pour qu’il conserve sa beauté et sa dignité, l’amour doit être libre ; et il peut être libre que s’il est régi par sa seule loi. Il ne peut y avoir, sur ce chapitre, de considérations d’ordre matériel ou moral : deux êtres s’aiment, se désirent, se le disent ; ils doivent avoir le droit de se donner l’un à l’autre sans que nulle raison étrangère à leur désir n’intervienne entre eux ; comme ils doivent avoir le droit absolu de se quitter le jour où ils ne se désirent plus. Et je ne dis pas “le jour où ils ne s’aiment plus” ; mais bien le jour où ils ont cessé de se désirer… ».
Même veine actuelle : en 2005, un fouriériste radical, Denis LANGLOIS, conclut : « l’Amour existera donc dans le Monde nouveau, il sera exalté, sensualisé, jovialisé. Pas idéalisé, ce qui serait en fait le mettre sous l’éteignoir. Débarrassé de tous les interdits, de tous les complexes, de tous les termes dédaigneux (on ne “tombera” plus amoureux, on “s’élèvera” amoureux), de toutes les inégalités entre sexes, qui l’empêchaient de s’épanouir, d’être vrai, d’être lui-même, d’être prêt à toute surprise, de se régénérer sans cesse dans l’extraordinaire. L’amour sera libre, parce que les êtres humains seront libres, libres de leurs sentiments, libres de leurs corps, libres de leurs désirs »20. « Chacun aimera donc qui il voudra, comme il voudra. Notamment, si ça lui chante, un être du même sexe que lui ».

Formules proches ou actualisées : AMOUR COMBINÉ ou HARMONIQUE de FOURIER, AMOUR LIBÉRAL d’Arrigo COLOMBO, AMOUR LIBÉRÉ de Dieter DUHM, AMOUR INCLUSIF de Vincent CESPEDES…

CONFORMITÉ entre le REFUS ANARCHISTE DES DOGMES (pour un anarchisme sans adjectif) et UNE SEXUALITÉ ET UNE VIE RELATIONNELLE LIBRE et au gré des individus consentants. Marie KUGEL afin de réaliser le premier milieu libre en France21 : « à la colonie on ne tentera d’appliquer, en amour surtout, aucun système ; il ne s’agira pas plus de pratiquer la monogamie que la polygamie, la polyandrie ou la communauté absolue ; il s’agira de réaliser aussi complètement que possible l’harmonie et chacun déterminera sa vie en conséquence… “Chacun” sous-entend la femme au même titre que l’homme car il sera fait abstraction complète des sexes : on ne connaîtra que des individus libres » et elle conclut en refusant tout droit propriétaire de l’un ou l’une sur l’autre22.

V. Parmi les anarchistes les plus conséquents et radicaux, TRÈS VASTE NÉBULEUSE EXPÉRIMENTALE ET THÉORICIENNE : XIXº - première moitié du XXº

Radicaux, fouriéristes et/ou libertaires du SECOND ANARCHISME au milieu du XIXº : ils sont forcément anti-proudhoniens sur cette thématique : en 1845 pour BAKOUNINE (1814-1876) non encore anarchiste : « aimer c’est vouloir la liberté, la complète indépendance de l’autre ; le premier acte du vrai amour est de reconnaître l’émancipation totale de l’être aimé… »23. En 1852 dans La barrière du combat, Ernest COEURDEROY (1825-1862) : « Ton mariage ! C’est la prostitution ; il perpétue la prostitution - à détruire. Ta famille ! C’est la tyrannie, elle motive la tyrannie - à détruire ». Joseph DÉJACQUE en 1854 : « la femme est dans la nature humaine le parallèle de l’homme, elle est son égale en besoins de satisfactions, en droit de les satisfaire ».
Aux ÉU s’illustre l’anarchisme passionnel transatlantique analysé par Patrick SAMZUN. Stephen Pearl ANDREWS (1812-1886) écrit en 1853 Love, marriage, and divorce, and the sovereignty of the individual. Son amie l’auteure Victoria Claflin WOODHULL (1838-1927) milite pour le « libre échange amoureux »24.
Parmi les (très rares) fouriéristes conséquents sur la libre sexualité et l’union libre on trouve encore François SABATIER (1818-1891) ou Marie-Louise GAGNEUR (Une femme hors-ligne 1862).

L’utopie de l’amour libre explose chez les INDIVIDUALISTES anarchistes. Il doit d’abord et avant tout libérer les individus et garantir l’égalité entre les partenaires, sans préoccupation de sexe ou d’ethnies ou d’âges (mais cela pose le très délicat problème de l’autonomie sexuelle des jeunes et surtout des enfants). Parmi les individualistes Albert LIBERTAD (Joseph ALBERT 1875-1908) et les sœurs MAHÉ, et E. ARMAND (Ernest-Hubert JUIN 1872-1963) sont très célèbres. Maurice VANDAMME dit MAURICIUS (1886-1974) dans les années 1920 publie différents textes sur la sexualité libre et connaît quelques condamnations pour outrages aux bonnes mœurs. L’anglais Henry Albert SEYMOUR (1861-1938), qui publie en 1888 The anarchy of love or the science of the sexes, se montre favorable au « VARIÉTISME » sexuel.
Han RYNER (pseudonyme de Jacques Élie Henri Ambroise NER 1861-1938) avec son utopie Les Pacifiques en 1914 évoque l’amour libre sans tabous. Il va plus loin en 1927 avec L’amour plural. Il vante sans systématisme des amours librement choisis, simultanés, égalitaires. En 2016 un ultime ouvrage résonne fortement avec sans doute des tonalités fouriéristes : Prenez-moi tous ! Histoire de la fraternité d’amour.
E. ARMAND est le plus emblématique : reprenant et amplifiant FOURIER, il pense que l’harmonie correspond à la satisfaction des désirs de chaque individu, sur tous les plans et notamment celui sexuel. Cette société nouvelle, il la veut ici et maintenant, sans attendre d’illusoires lendemains radieux. Son fouriérisme éclate quand il dit qu’il faut « inciter les hommes à jouir d’abord de la vie » et que si on veut les amener à aider à changer le monde, il faut « en premier exalter ce qui rend agréable et joyeuse la vie quotidienne… glorifier l’allégresse, la joie, la volupté de vivre… ». « Je rêve d’une humanité où le travail aux fins économiques se placera à la suite de l’assouvissement des activités de distraction et de récréation »25. Pour lui l’union libre simple ou plurale (pas seulement sur le plan sexuel) est forcément éphémère, car la vie est par nature changeante. En 1929 sort La camaraderie amoureuse, augmentée en 1933 : La révolution sexuelle et la camaraderie amoureuse, et en 1934 L’émancipation sexuelle, l’amour en camaraderie et les mouvements d’avant-garde. Dans l’Encyclopédie anarchiste, il définit la camaraderie comme « une association de camarades anarchistes, milieu antiautoritaire dont les composants ont décidé, entre eux, de se procurer la plus grande somme de joie et de jouissances compatible avec la notion anarchiste de la vie… (elle vise) la satisfaction de tous les besoins, de tous les désirs, de toutes les aspirations… »26 sans dieux ni maîtres, donc sans autorité ni imposition. Elle fait de « la bonté » un concept majeur. Le pluralisme amoureux (« variations sur la VOLUPTUOSITÉ » dans le beau titre d’une traduction espagnole) est conforme à la nature, à chacun et chacune de choisir ce qui lui convient le mieux. « L’amour libre comprend - et la liberté sexuelle implique - une série de variétés adaptables aux divers tempéraments amoureux ou affectifs : constants, volatils, tendres, passionnés, voluptueux, etc. Il revêt une multitude de formes, de la monogamie à la pluralité simultanée : couples passagers ou durables, foyers de plus de deux ; polygynie ou polyandrie ; unions uniques ou plurales, ignorant ou non la cohabitation ; affection principale basée sur des affinités d’ordre sentimental ou intellectuel, autour desquelles gravitent des amitiés, des relations de caractères plus sensuel, plus voluptueux, plus capricieux ; en admettant également des relations contenant un côté sexuel entre parents très proches ; ce qui importe est que chacun y trouve son compte ; et comme la voluptuosité et la tendresse sont des aspects de la joie de vivre, que tous vivent leur vie sexuelle et sentimentale en faisant le bonheur des autres en même temps que le sien. L’individualiste ne désire rien d’autre »27. L’homosexualité, l’amour entre parents, les parties fines fouriéristes, le « varietism »28 de certains adeptes britanniques de l’amour libre (multiple partenaires sexuels)… tout est possible dans l’univers d’ARMAND qui apparaît ainsi comme un des plus cohérents anarchistes sur le front de l’amour libre qu’il associe toujours à la liberté sexuelle. La proximité avec le FOURIER du Nouveau monde amoureux n’a pas suffisamment été mise en avant, alors que chez cet individualiste se multiplient les notions qui évoquent la composite, la papillonne, l’amour pivotal, la revendication de la joie et de la volupté, une forme de garantisme et de revendication harmonieuse, l’absence de dogmatisme, la reconnaissance de tous les liens pas seulement sexuels, etc.

Les COMMUNAUTARISTES : S. ANDREWS et Mary HOWLAND Unitary Household-Unity Home 1858, Giovanni ROSSI et son épisode d’amour dans la colonie Cecilia, Erich MÜHSAM Ascona, là encore ARMAND… Dans les milieux libres, l’amour libre est souvent évoqué, parfois pratiqué, comme avec Sophia ZAÏKOVSKA, Victor LORENC et Georges BUTAUD29. Aristide LAPEYRE (1899-1974) vivait ouvertement avec deux femmes, mais alternativement, alors que Charles-Auguste BONTEMPS (1893-1981) vivait avec deux amies simultanément (les trois sont d’ailleurs dans la même tombe au Père Lachaise)30.

Les COLLECTIVISTES ET LES COMMUNISTES ANARCHISTES, mais aussi tous les ANARCHISTES SANS ADJECTIFS : Élisée RECLUS et le mariage libre de ses filles, Charlotte WILSON née MARTIN (1844-1854) et Freedom, Sébastien FAURE (1858-1942) au sublime poème Que chacun aime à sa façon, la grande loi d’attraction, seule est féconde ; laissons l’amour en liberté, fonder par pure affinité, un nouveau monde. Le norvégien Hans Henrik JÆGER (1854-1910) en promouvant l’amour libre et la libre expérimentation sexuelle y compris pour les jeunes filles finit en prison pour obscénité. René CHAUGHI (Henri GAUCHE 1870-1926) sort son pamphlet contre le mariage (L’immoralité du mariage31) et dénonce une société qui rend La Femme esclave32. Il connaît un gros succès éditorial, surtout dans l’aire hispanique. C’est en 1907 que Léon BLUM (1872-1950) publie Du mariage, écrit en 1905. Avant d’être théoricien et leader du mouvement socialiste, il a été tenté par l’anarchisme, et par le fouriérisme dont il suit le « sillage ». Il cite FOURIER33.

TRUE ET FREE LOVE aux ÉU : Moses HARMAN (1830-1910), sa fille Lillian et son compagnon Edwin Cox WALKER (1849-1931), Clarence Lee SWARTZ (1868-1936)… et Lucifer.

Les MÉDECINS, PSYCHIATRES ET SEXOLOGUES sont très nombreux dans le mouvement libertaire : Ernest COEURDEROY, les espagnols Gregorio MARAÑON Y POSADILLO (1887-1960), Isaac PUENTE AMESTOY (1896-1936), Félix MARTÍ IBAÑEZ (1911-1972), Juan PAULIS, Amparo POCH Y GASCÓN (1902-1968), l’argentin Emilio Z. ARANA (-1901), MAURICIUS (Maurice VANDAMME 1886-1974) : Du refoulement sexuel dans l’étiologie des psychoses, Otto GROSS (1877-1920) pour « l’immoralisme érotique »…

Les NÉO-MALTHUSIENS et le mouvement de la grève des ventres : Paul ROBIN (1837-1912), Isaac PUENTE AMESTOY, Jean MARESTAN (Gaston HAVARD 1874-1951), Emmanuel DEVALDÈS, Jeanne HUMBERT (1890-1986), Madeleine VERNET (Madeleine CAVALIER 1878-1949), Luis BULFFI DE QUINTANA (1867-19??), Manuel MÁRQUEZ au Chili (mort en 1925), au Brésil le dr Ângelo VAZ, TEIXERA JR et sa brochure Mulheres, não procreeis ! - Femmes ne procréez jamais !… en sont parmi les principaux exposants en milieu anarchiste. En 1926 les IWW chiliennes décident en Congrès de promouvoir la « procréation consciente ». Entre 1921 et 1928 Los Amics del Sol de Barcelona publient la revue Eugenia. L’eugénisme libertaire est tout à la fois un moyen et une philosophie de l’autonomie individuelle et de son développement harmonieux, et une méthode de lutte contre l’esclavagisme industriel et le militarisme : c’est le slogan de la « Grève des ventres - Huelga de vientres », tant en France qu’en Espagne, qui résume le mieux cette thématique militante. Parfois les militants sont novateurs puisqu’ils vont jusqu’à proposer la vasectomie, qui de fait rend égalitaire et non sexiste le moyen de faire « l’amour sans conséquence » (sans risque de procréation non souhaitée) comme le titre un ouvrage espagnol de 193034. Paul ROBIN dès 1878 fait de la résolution de la question sexuelle Le secret du bonheur, souhait utopique par excellence, mais fondé sur de bonnes analyses psychologiques, biologiques et sociales35. Prolongeant son analyse il lie avec rigueur Libre amour (et) libre maternité36 vers 1900. Il est en fait intervenu (d’après ses dires) au Congrès Féministe d’avril 1896 à Paris. Il y a défendu le libre choix de la grossesse, en faisant un des éléments d’une vraie libération de la femme, de l’amour et du couple : « la liberté de la maternité est la condition indispensable de la liberté de l’amour »37. Pour lui l’amour, individuel ou collectif, séquentiel ou simultané, ne concerne que les personnes concernées et leur libre choix, pas la société.

Les nombreux mouvements liés au NUDISME et au NATURIANISME ou NATURISME libertaire, et les groupes ibériques et allemands du premier XXº siècle. France, Espagne et Amérique latine sont directement concernés par la pensée et la pratique naturiennes : Émile GRAVELLE (1855-1920), Henri ZISLY (1872-1945), Henry BEYLIE (Félix Camille BEAULIEU 1870-1944) ou Antonia MAYMÓN GIMÉNEZ (1881-1959) et Albano ROSELL LLONGUERAS (1888-1964), Mariano GALLARDO (partisan d’une morale sexuelle alternative), sont les grands initiateurs et divulgateurs. L’objectif c’est d’atteindre l’harmonie entre les êtres et la nature, tant sur le plan de l’épanouissement corporel que sur celui de l’établissement de relations conviviales et égalitaires. Le nudisme est parfois une attitude en conformité avec le naturisme : liberté et épanouissement du corps, lutte contre les perversions et les frustrations… « Si le naturisme aspire à des générations futures améliorées (selectas), physiquement et moralement, il doit chercher le fondement du couple (hogar) dans l’amour libre »38. Chez ZISLY qui assume la force des pulsions, on pourrait presque parler de fouriérisme radical sur ce plan.

Les AVANCÉES IBÉRIQUES de 1936 : Federica MONTSENY (1905-1994), Félix MARTI IBAÑEZ… Lutte contre la prostitution, défense de l’union libre, acceptation de l’avortement, vers l’égalité homme-femme…

Le FÉMINISME libertaire, les ANARCHA-FÉMINISTES : Teresa CLARAMUNT (1862-1931), Soledad GUSTAVO (pseudonyme de Teresa MAÑE I MIRAVENT 1865-1939), Antonia Rufina MAYMÓN GIMÉNEZ (1881-1959), la voix des femmes, et Virginia BOLTEN (-1960), Voz de la Mujer (1896-1897) : « Ni Dieu, ni Maître, ni Mari », Émilie LAMOTTE (1877-1909), Rirette MAÎTREJEAN (de son vrai nom Anna Henriette ESTORGES 1887-1968) compagne de Louis MAÎTREJEAN, MAURICIUS et Victor SERGE, Juana ROUCO BUELA (1889-1969) et le Centro Feminino Anarquista à Buenos Aires en 1907 et le Centro Feminista de Montevideo en 1911, Margarethe FAAS-HARDEGGER (1882-1963), Maria LACERDA DE MOURA : Amai… e não vos multipliqueis, Dora MARSDEN (1882-1960) donne naissance en 1911 à The Freewoman. Weekly Feminist Review, Luisa CAPETILLO (1879-1922), Maria RYGIER (1885-1953), l’étonnante anarcho-musulmane Leda RAFANELLI (1880-1971) aux amants nombreux (dont le jeune MUSSOLINI !, Noe ITÔ (1895-1923), Emma GOLDMAN (1869-1940), Madeleine PELLETIER, Margaret SANGER (1879-1966) et son journal The Woman Rebel, Dorothy DAY (1897-1980), en Argentine l’anarcho-féministe Salvadora MEDINA ONRUBIA est surnommée la « Vénus rouge », Marguerite DESPRÉS, Lola ITURBE (1902-1990), Lucía SÁNCHEZ SAORNIL (1885-1970), Josefa América (dite Fina) SCARFÓ (1913 ou 1914-2006) et l’amour à quatre, María de la Concepción MARTÍ FUSTER (Ada MARTÍ 1915-1960)…
Emma GOLDMAN semble peut-être la plus emblématique, en tout cas la plus connue. Elle propose une vision jouissive, joyeuse, épicurienne et festive de la libération, où sexe, bonne chère, danse, théâtre, chansons, alcool et tabac (c’est une grande fumeuse dans sa jeunesse) ne sont pas exclus au contraire, car « là où on ne peut pas danser, ce n’est pas ma révolution »39. C’est une bonne danseuse et une excellente cuisinière. C’est sans doute par ce mélange des centres d’intérêts qu’elle est peut-être la plus néo-fouriériste de son temps, sauf pour la révolutionnaire.
Comme le rappelle Vanina ESCALES : « La lucha en el frente del deseo requiere una subversión de todos los poderes en todos los niveles - La lutte sur le front du désir exige une subversion de tous les pouvoirs et à tous les niveaux »40, tant contre les compagnons qui se prennent toujours supérieurs que contre le syndrome de servitude volontaire que bien des femmes ont intégré.
Toutes elles affirment que ce n’est pas la forme du couple ou le type de sexualité qui importe, c’est le respect de l’autre et le refus de tout côté dominateur ou prédateur qui est primordial.

Le FÉMINISME libertaire, les ANARCHA-FÉMINISTES : anglais Edward CARPENTER (1844-1929), Havelock ELLIS (1859-1939), écossais John Henry MACKAY (1864-1933), allemands Otto GROSS, Erich MÜHSAM, Adolf BRAND (1874-1945), Johannes HOLZMANN (sous pseudonyme de Senna HOY 1882-191441), austro-hongrois comme Emil SZITTYA (de son vrai nom Adolf SCHENK 1886-1964), belge Georges EECKHOUD (1854-1927) et son anarchie érotique, espagnols Lucía SÁNCHEZ SAORNIL et América BARROSO, Félix MARTÍ IBÁÑEZ, français Madeleine PELLETIER, Gustave BEYRIA (né en 1896)…

VI. Plus récemment (fin XXº - XXIº), REDÉCOUVERTE ET APPRÉCIATION DU FOURIÉRISME SUR LE PLAN SENSUEL ET/OU LIBERTAIRE NOTAMMENT, et nouvelles aspirations ou définitions

Liens :
• avec la REDÉCOUVERTE du fouriérisme : André BRETON, Simone DEBOUT, Nouveau monde amoureux en 1967…

ASPIRATIONS DE LA NOUVELLE GAUCHE, DE LA JEUNESSE, DES SIXTIES…
Cas ÉU : affirmation de la bi-sexualité avec Robert DUNCAN (1919-1988), Paul GOODMAN (1911-1972) et Allen GINSBERG (1926-1997) ; Julian BECK (1925-1985) et Judith MALINA (née en 1926) du Living Theatre ; Hubert KENNEDY (né en 1932) et les Gay Pride ; l’absence de tabous et l’explosion des sens de Timothy LEARY (1920-1996) ; Hakim BEY (pseudonyme de Peter Lamborn WILSON) et l’hospitalité amoureuse ; Wendy-O MATIK (née Wendy MILLSTINE en 1966) pour des « relations ouvertes et responsables »42. Elle se revendique parfois d’Emma GOLDMAN. Le lesbianisme radical et politiquement assumé, souvent en lien avec la française Monique WITTIG qui s’installe aux ÉU dès 1976, revendique parfois la POLYFIDÉLITÉ et le « multipartenariat affectif »43, formes lesbiennes du polyamour ; Genesis BREYER P-ORRIDGE, né(e) Neil Andrew MEGSON (1950-) et la pandrogynie… ; l’italien Marcello BERNARDI : La maleducazione sessuale. Dalla repressione alla liberazione del piacere come premessa a una società non autoritaria (Milano: Emme Edizioni, 1977).

L’essor du FÉMINISME et la « révolution » des mœurs, pilule, avortement, libéralisation du divorce…

Principaux axes et théoriciens :
• Daniel GUÉRIN (1904-1988), René SCHÉRER, Guy HOCQUENGHEM (1946-1988), le FHR et l’homosexualité revendiquée, Paul GOODMAN, Monique WITTIG (1935-2003), Roger DADOUN (né en 1928), Claude GUILLON (né en 1952), le suisse Karl MEIER (de son vrai nom Rudolf Carl RHEINER, mort en 1974) anime une des premières et des plus prestigieuses revues Der Kreis (1943-1967) ; Massimo CONSOLI est à la fois un des animateurs des mouvements pour l’amour libre et homosexuel en Italie, et l’historien remarquable de l’homosexualité44.
Daniel GUÉRIN : militant, écrivain, expérimentateur, penseur de la pluralité… sans doute le plus ouvert et le plus cohérent, l’équivalent pour les hommes d’Emma GOLDMAN pour les femmes.

• Le situationnisme avec Raoul VANEIGEM : le plus libertaire et le plus fouriériste du mouvement. Sa volonté soixant’huitarde de jouir sans entrave et sa volonté utopiste hédoniste (Voyage à Oarystis 2005) sont constantes.

• Le sensualisme solaire et le nouvel épicurisme de Michel ONFRAY : mélange d’épicurisme, de fouriérisme, d’anarchisme et de nietzschéisme…

Fouriéristes et/ou libertaires sans le savoir ou naturellement
• Surréalistes, situationnistes, amour-libristes de partout…
• Le néo-fouriérisme de Pascal BRUCKER, René SCHÉRER, de l’argentine Marcella IACUB.
René SCHÉRER est aujourd’hui le plus fouriériste des libertaires, ou plutôt le plus libertaire des fouriéristes. Il est cohérent avec son parcours politico-théorique et sa vie personnelle depuis les sixties. Il approfondit le FOURIER du nomadisme et de l’hospitalité. Il tente d’analyser en fouriériste des thématiques actuelles. Très riches apports pour nous tou-te-s.
Marcella IACUB est une de celles qui évoquent les plus provocantes applications fouriéristes, également sur l’hospitalité et la nécessaire entraide amoureuse intergénérationnelle.
• Des femmes de l’aire arabo-mulsulmane : de l’amande au miel NEDJMA, Salwa AL NEIMI… Leurs revendications autonomistes sur le plan sexuel ouvrent et renforcent le combat contre toutes les dominations.
• De la littérature, le cinéma et la BD érotique : Milo MANARA.
• L’altersexualité de Lionel LABOSSE…

Quel bilan tenter ?
Les libertaires, au moins sur le plan sensuel, sont tous proches du fouriérisme et sont parmi ceux qui l’ont le plus prolongé et approfondi, et de plus en plus revendiqué.
Les fouriéristes conséquents, s’ils acceptent FOURIER dans sa globalité, devraient tous être proches des pensées libertaires. Mais la majorité des fouriéristes déclarés (sauf après les années 1960) ne l’ont pas été et ont limité ou édulcoré le message du penseur bisontin.


1 BARTHES Roland SADE, FOURIER, LOYOLA, Paris: Seuil, 192p, 1971, p.86
2 COLOMBO Arrigo La société amoureuse. Notes sur FOURIER pour une révision de l’éthique amoureuse et sexuelle, Paris: L’Harmattan, 227p, 2004, p.90
3 FOURIER Charles Le Nouveau monde industriel et sociétaire ou Invention du procédé d’industrie attrayante et naturelle distribuée en séries passionnées (1829), Dijon: Presses du réel, 526p, décembre 2001, p.288
4 FOURIER Charles La Fausse industrie morcelée, répugnante, mensongère et l’antidote, l’industrie naturelle, attrayante, véridique donnant quadruple produit et perfection extrême en toute qualité (1835), Dijon: Presses du réel, 780p, 2013, p.68
5 FOURIER Charles Le Nouveau monde industriel et sociétaire…, op.cit., 2001, p.320
6 FOURIER Charles Théorie des quatre mouvements (1808), Dijon: Presses du réel, 2º édition (1998), 432p, 2009, p.251
7 LAGEDAMON Pierre-Henri Travail, temps libre et socialisme. Le temps du travailleur dans la pensée d’OWEN, FOURIER, CABET et PROUDHON, Rennes: PUR, 336p, 2016, p.81-83
8 FOURIER Charles La Fausse industrie morcelée…, op.cit., 2013, p.340 & surtout p.706
9 BOUCHET Thomas Les fruits défendus. Socialismes et sensualité du XIXº siècle à nos jours, Paris: Stock, 352p, 2014, p.45
10 MAYMÓN Antonia Eugenesia práctica, -in-Helios, Valencia: a.XV, n.171, agosto de 1930, p.163-164
11 GREENWAY Judy Speaking desire: anarchism and free love as utopian performance in fin de sièlce Britain, -in-DAVIS Laurence/KINNA Ruth Anarchism and utopianism, Manchester-New York: MUP, XVIII+286p, 2009, p.153-170
12 BIGNAMI Elena «Le schiave degli schiavi». La “questione femminile” dal socialismo utopistico all’anarchismo italiano (1825-1917), Bologna: CLUEB, 300p, luglio 2011, p.173
13 MARÍN SILVESTRE Dolors Anarquistas. Un siglo de movimiento libertario en España, Barcelona: Ariel, Colección Historia, 490p, 2010, p.114
14 BOUCHET Thomas Les fruits défendus. Socialismes et sensualité du XIXº siècle à nos jours, op.cit., 2014, p.101
15 GOLDMAN Emma El amor entre las personas libres, -in-HOROVITZ Irving Louis Los anarquistas 1/La teoria, Madrid: Alianza, 1964
16 HELLER Léonid/NIQUEUX Michel Histoire de l’utopie en Russie, Paris: PUF, 296p, 1995, p.206
17 LATORRE HERNANDO Laura Polifonía amorosa, Barcelona: Ediciones Bellatera, Colección Relatos de vida, 328p, 2017
18 Cité par BAIGORRIA Osvaldo (compilador) El amor libre. Eros y anarquía, Buenos Aires: Libros de Anarres, Colección Utopía libertaria, 112p, 2006, p.62
19 Cf. DE LAS CARRERAS Roberto Amor libre: interviews voluptuosos con Roberto DE LAS CARRERAS, 1902
20 LANGLOIS Denis L’utopie est morte ! vive l’utopie !, Paris: Michalon, 175p, 2005, p.72
21 Manifeste en vue de la constitution du premier Milieu libre en France, 4p, 1902
22 LEGENDRE Tony Expériences de vie communautaire anarchiste en France. Le milieu libre de Vaux (Aisne) 1902-1907 et la colonie naturiste et végétalienne de Bascon (Aisne) 1911-1951, Saint-Georges-d’Oléron: Les Éditions libertaires, 168p, 2006, p.11
23 BAKUNIN Mijaíl Carta a Pablo, Paris, 29/03/1845, -in-BAIGORRIA Osvaldo (compilador) El amor libre. Eros y anarquía, op.cit., 2006, p.25
24 CREAGH Ronald Victoria WOODHULL ou le libre échange amoureux, -in-Femmes et conscience: aspects du féminisme américain 1848-1875, Paris: Presses de la Sorbonne Nouvelle, 1994
25 ARMAND E. Déchristianisation, -in-Encyclopédie anarchiste, Paris: Œuvre Internationale des Éditions Anarchistes, La Librairie Internationale-La Fraternelle, Vol. II, 1934, p.643-644
26 ARMAND E. Camaraderie, -in-Encyclopédie anarchiste, Paris: Œuvre Internationale des Éditions Anarchistes, La Librairie Internationale-La Fraternelle, Vol. I, 1934, p.364-366
27 ARMAND E. Amor libre o sexualismo subversivo. Variaciones sobre la voluptuosidad, Valencia: Biblioteca Generación Cosciente, años 1920 ?, cité par BAIGORRIA Osvaldo (compilador) El amor libre. Eros y anarquía, op.cit., 2006, p.66-67
28 GREENWAY Judy Speaking desire: anarchism and free love as utopian performance in fin de sièlce Britain, -in-DAVIS Laurence/KINNA Ruth Anarchism and utopianism, op.cit., 2009, p.153-170
29 SHALAZZ Milieux libres en France (1890-1914), 30p, 2005, p.15
30 CIRA de Marseille Clotaire HENEZ 1923-2012, Marseille: Bulletin nº43, 52p, 2013, p.34-35
31 CHAUGHI René L’immoralité du mariage, Paris: Le Libertaire, 32p, 1898
32 CHAUGHI René La femme esclave, Paris: Temps Nouveaux, 8p, 1901
33 BOUCHET Thomas Les fruits défendus. Socialismes et sensualité du XIXº siècle à nos jours, op.cit., 2014, p.131-132
34 LIGUDA Gerardo Vasectomía (amor sin consecuencias), Valencia: Solidaridad Obrera, 31p, s.d. [1930]
35 ROBIN Paul La question sexuelle ou le secret du bonheur, 1878
36 ROBIN Paul Libre amour, libre maternité, Paris: Bidault, 14p, 1900
37 ROBIN Paul Amor y maternidad libres, -in-La Protesta, Buenos Aires, 11/04/1906, reproduit dans BAIGORRIA Osvaldo (compilador) El amor libre. Eros y anarquía, op.cit., 2006, p.45-48
38 MAYMÓN Antonia Naturismo (2), -in-La Revista Blanca, Barcelona: nº64, 15/01/1926, p.31
39 Dossier Emma GOLDMAN, -in-A-Rivista Anarchica, Milano: a.44, nº6(391), estate 2014, p.138-162
40 ESCALES Vanina El anarquismo sin el feminismo es una ética finita, -in-GUZZO Cristina Libertarias en América del Sur. De la A a la Z, Buenos Aires: Libros de Anarres, Colección Utopía Libertaria, 154p, 2014, p.07-10
41 Biographie dans Anarquistas de Bialystok 1903-1908, Barcelona-Manresa: Ediciones Anomía - Furia Apátrida, 220p, 2009, p.112 & ss
42 MATIK Wendy-O Redefining our relationships: guidelines for responsible open relationships, Oakland: Defiant Times Press, 93p, 2002
43 CHETCOUTI Natacha Le lesbianisme politique : la possibilité d’une émancipation anarchiste de la sexualité des femmes ?, -in-Réfractions, Voies sexuelles, voix désirantes, Paris: nº29, automne 2012, p.07-18 & p.63
44 CONSOLI Massimo Nasce l’omosessualità. 1868, Roma: Edizioni del Giano, 2005

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