CONTENUTI DEL BLOG

lunedì 8 novembre 2021

LA NOUVELLE CONQUÊTE COLONIALE DE LA VIE A COMMENCÉ

BILINGUE: FRANÇAIS - ITALIANO


de Riccardo Petrella



Une « révolution » perverse. Le 7 décembre, c’était au tour de la société privée qui gère la Bourse de Chicago de donner l’alerte en ouvrant pour la première fois un produit financier spéculatif, un « futures », à l’eau en Californie. L’eau bonne pour usages humains étant désormais considérée comme un élément naturel vital qui se raréfie, la finance est intervenue dans le but, disent-ils, de « gouverner » la pénurie d’eau en faisant en sorte que les grandes entreprises utilisatrices d’eau (exploitations agricoles, viticulteurs, boissons sucrées et gazeuses, etc.) disposent d’eau grâce à la sélection des usages opérée par le prix de l’eau fixé par la spéculation (comme c’est le cas pour le pétrole, l’or, le blé, etc.).

A la mi-octobre 2021, avant la tenue de la COP15 sur la biodiversité et la conservation de la nature et quelques jours avant le début (3 novembre) de la COP26 sur le climat et l’environnement, les gestionnaires de la bourse de Wall Street à New York ont lancé une nouvelle catégorie d’actifs financiers sur tous les éléments de la nature. Même objectif, même revendication : face à la dégradation de la nature, à la réduction drastique de la biodiversité, aux risques d’une nouvelle raréfaction massive des « ressources » naturelles pour l’économie et la « croissance économique », la finance privée mondiale joue le rôle de « sauveur » en assumant la responsabilité de réguler la gestion du monde naturel de manière efficace et durable, disent-ils, par son appropriation/monétisation.

Comme dans le cas de la mise en bourse de l’eau, derrière la décision de promouvoir/imposer la monétisation totale de la nature se trouve le fonds d’investissement privé le plus puissant du monde, Black Rock, dirigé par son président Larry Fink. Aujourd’hui, Black Rock gère 9,5 billions de dollars et est devenu la troisième puissance financière mondiale après les États-Unis et la Chine. Ensemble, Black Rock, Vanguard (dont Black Rock est le principal actionnaire) et State Street, les trois fonds d’investissement les plus puissants du monde, pourraient, s’ils étaient laissés à eux-mêmes, devenir les principaux propriétaires du monde ou renforcer leur position actuelle de « seigneurs » de la Terre.

La monétisation de la nature, concrètement

Black Rock a proposé de transformer 30 % du monde naturel en « zones naturelles protégées » d’ici 2030, c’est-à-dire achetées et gérées par le capital financier. Une campagne légalisée colossale pour s’approprier les terres de la planète. En quelques décennies, les grands seigneurs de la finance pourraient transformer l’ensemble du monde naturel en capital financier. Les sociétés qui géreront les « zones naturelles protégées » seront appelées NAC (Natural Asset Companies). Leur objectif est d’extraire des profits illimités des processus naturels qu’ils vont monétiser. Les premières et principales victimes seraient les peuples autochtones dont les terres sont considérées comme leur patrimoine ancestral non transmissible. Les droits individuels et collectifs à la vie seraient partout piétinés sans limite.

La monétisation de la nature est un scandale parce qu’elle permettra à Big Money (les grandes banques et, surtout, les fonds d’investissement mentionnés plus haut) de :

a) transformer l’ensemble du monde naturel en une gigantesque mine d’extraction destructrice de la « richesse » de la vie de la Terre, et

b) étendre leur pouvoir de domination et de violence sur l’économie des humains (une économie de plus en plus artificielle dominée par la logique de l’enrichissement inégal et de l’exclusion) à celle de l’ensemble de l’économie du monde naturel.

Les experts de Black Rock ont estimé que le monde naturel vaut quatre quadrillions de dollars, soit quatre mille trillions de dollars. Considérez que le produit mondial annuel est évalué à environ 125 trillions de dollars, soit 125 000 milliards. Le produit national de l’Italie en 2020 était de 2,4 trillions (à comparer à la valeur monétisée du monde naturel de 4 mille trillions).

La complicité des autorités publiques

Les autorités publiques sont complices. La grande majorité des parlements démocratiquement élus et des gouvernements oligarchiques des groupes sociaux dominants croient aux maîtres de la finance. Ils n’ont pas réagi, ni dans le cas spécifique mais décisif de l’eau, ni dans celui de la bancarisation spéculative de la nature. En fait, ils ont confirmé leur approbation.

L’acceptation de la monétisation de la nature – approuvée par les États lors du Troisième Sommet Mondial de la Terre de l’ONU en 2012 – a été jusqu’à présent l’un des principaux facteurs empêchant les COP sur le climat et l’environnement (y compris l’actuelle COP26) de trouver une solution dans l’intérêt de tous les habitants de la Terre (toutes les espèces vivantes). C’est une position politiquement et éthiquement inacceptable, indécente de la part des représentants élus des peuples.

L’autre agenda

Nous savions que le discours des dominants sur le « développement durable » était une imposture éhontée depuis 1987 (date du compromis sur le rapport de la Commission Brutlandt de l’ONU). Nous en avons maintenant la confirmation indiscutable.

Le défi posé par les financiers prédateurs à la communauté de vie globale de la Terre est total, immense. Les dominants ne plaisantent pas et ne promettent pas de bla bla bla. Ils agissent, ils colonisent, ils subjuguent, ils détruisent. Le « big money » est criminel. Les expériences des vingt dernières années montrent que les peuples ne peuvent pas se limiter à continuer à pétitionner. Ils doivent se battre pour inverser l’histoire en faveur d’un « autre agenda » pour le monde, au nom de l’Humanité et de la Vie sur Terre.

Pour quelques propositions dans ce sens, voir mon article https://wsimag.com/it/economia-e-politica/57278-la-moneta-al-servizio-della-vita, 29 octobre 2019, notamment la partie « Démonétiser les biens et services communs essentiels à la vie ».

Les ouvriers ont inventé la grève générale et ils l’ont fait plutôt bien que mal. Il est temps pour les peuples de la terre de trouver les bons outils.

 

PS. Parmi les sources utilisées, citons :

> Ellen Brown, ‘Wall Street’s Latest Scheme Is Monetizing Nature Itsefl’, Nov.4,2021 https://scheerpost.com/2021/11/04/wall-streets-latest-scheme-is-monetizing-nature-itself/,

> Whitney Webb, ‘Wall Street’s Takeover of Nature Advances with Launch of New Asset Class’, Oct.13,2021, https://unlimitedhangout.com/2021/10/investigative-reports/wall-streets-takeover-of-nature-advances-with-launch-of-new-asset-class/ et

https://www.lindipendente.online/2021/08/22/big-three-i-fondi-dinvestimento-che-comandano-il-mondo/

 

ITALIANO

La nuova conquista coloniale della vita è cominciata

di Riccardo Petrella


Una “rivoluzione” perversa. Il 7 dicembre scorso è toccato alla compagnia privata che gestisce la Borsa di Chicago di dare l’avvisaglia aprendo all’acqua in California, per la prima volta, un prodotto finanziario speculativo, un “futures”. Essendo l’acqua buona per usi umani considerata oramai un elemento naturale vitale sempre più scarso, la finanza è intervenuta allo scopo, hanno detto, di “governare“ la penuria idrica assicurando alle imprese grandi utilizzatrici d’acqua (imprese agricole, viticultori, bevande dolci/gassate…) la disponibilità d’acqua grazie alla selezione degli usi operata dal prezzo dell’acqua stabilito dalla speculazione (com’è il caso del petrolio, dell’oro, del grano…).

A metà ottobre 2021, prima della tenuta della COP15 sulla biodiversità e la conservazione della natura e a pochi giorni prima dell’inizio (3 novembre) della COP26 sul clima e l’ambiente, i gestori della Borsa di Wall Street a New York hanno lanciato una nuova categoria di attivi finanziari sull’insieme degli elementi della natura. Stesso scopo, stessa pretesa: vista la degradazione della natura, la drastica riduzione della biodiversità, i rischi di ulteriore rarefazione massiccia delle “risorse” naturali per l’economia e la “crescita economica”, la finanza mondiale privata si dà il ruolo di “salvatrice” assumendo la responsabilità di regolare in maniera efficace e sostenibile, dicono, la gestione del mondo naturale attraverso la sua appropriazione/monetizzazione.

Come nel caso della messa dell’acqua in Borsa, dietro la decisione di promuovere/imporre la totale monetizzazione della natura c’è il fondo d’investimento privato più potente al mondo il BlackRock del presidente Larry Fink. Oggi il BlackRock gestisce 9,5 mila miliardi di dollari, è diventata la terza potenza finanziaria al mondo dopo gli Stati Uniti e la Cina. Insieme, Il BlackRock, il Vanguard (di cui BlackRock è il principale azionista) e lo State Street i tre più potenti fondi d’investimento al mondo, potrebbero, se lasciati fare, diventare i principali proprietari del mondo o rafforzare la loro posizione attuale di “signori” della Terra.

La monetizzazione della natura, concretamente

Il BlakcRock ha proposto di trasformare per il 2030 il 30% del mondo naturale in “zone naturali protette” cioè acquistate e gestite dal capitale finanziario. Una colossale campagna legalizzata di accaparramento delle terre del pianeta. In qualche decennio, il Grande Denaro potrebbe ridurre l’intero mondo naturale in capitale finanziario. Le imprese che gestiranno le “zone naturali protette” si chiameranno NAC (Natural Asset Company). Il loro scopo è di estrarre profitti in maniera illimitata dai processi naturali che monetizzeranno. Le prime e principali vittime sarebbero i popoli indigeni le cui terre sono considerate da loro patrimonio ancestrale non cedibile. I diritti alla e della vita individuali e collettivi sarebbero calpestati senza limiti dappertutto.

La monetizzazione della natura è uno scandalo perché essa permetterà al Grande Denaro (le grandi banche e, soprattutto, i fondi d’investimento citati) di:

a) trasformare l’insieme del mondo naturale in una gigantesca miniera di estrazione e di accumulazione distruttrice della”ricchezza” della vita del pianeta, e

b) estendere la loro potenza di dominio e di violenza sull’economia degli umani (un’economia sempre più artificiale e dominata dalla logica dell’arricchimento ineguale e dell’esclusione), a quella dell’insieme dell’economia del mondo naturale.

Quelli del BlackRock hanno stimato che il mondo naturale vale 4 quadrilioni di dollari, cioè 4 mila trilioni di dollari. Si pensi che il prodotto mondiale annuo è valutato a circa 125 trilioni di dollari, cioé 125 mila miliardi. Il prodotto nazionale dell’Italia è stato nel 2020 pari e 2,400 miliardi (da comparare al valore monetizzato del mondo naturale pari a 4 miliardi di miliardi).

La complicità dei poteri pubblici

I poteri pubblici sono complici. La stragrande maggioranza dei parlamenti democraticamente eletti e dei governi oligarchici dei gruppi sociali dominanti crede nei padroni della finanza. Né nel caso specifico ma determinante dell’acqua, né nel caso della bancarizazione e fnanziarizazione speculativa a tappeto della natura, essi non hanno reagito. In realtà, hanno confermato la loro approvazione.

L’accettazione della monetizzazione della natura – approvata dagli Stati al Terzo Vertice Mondiale della Terra dell’ONU nel 2012 – è stata finora uno dei fattori principali che ha impedito alle COP sul clima e l’ambiente (inclusa la COP26 in corso) di trovare una soluzione negli interessi di tutti gli abitanti della terra (tutte specie viventi). Si tratta da parte dei rappresentanti eletti dei popoli, di una posizione politicamente e eticamente inammissibile, indecente.

L’Altra Agenda

Sapevamo che il discorso dei dominanti sullo “sviluppo durevole, sostenibile” è stato fin dal 1987 (data del compromesso sul rapporto della Commissione Brutlandt dell’ONU) una impostura senza vergogna. Ora ne abbiamo una conferma incontestabile.

La sfida lanciata dai predatori alla comunità globale di vita del Pianeta è totale, immensa. I dominanti non scherzano e non promettono bla bla. Agiscono, colonizzano, sottomettono, distruggono. Il “grande denaro” è criminale. Le esperienze di questi ultimi venti anni mostrano che I popoli non possono limitarsi a continuare a fare petizioni. Devono battersi per capovolgere la storia per ”Un’Altra Agenda” per il mondo, in nome dell’Umanità e della Vita della Terra.

Per alcune proposte in questa direzione, vedasi il mio articolo La moneta al servizio della vita, del 29 ottobre 2019, in particolare la sezione “demonetizzare i beni e i servizi comuni essenziali per la vita”

Gli operai hanno inventato lo sciopero generale e ce l’hanno fatta piuttosto bene che male. E’ tempo per gli abitanti della terra di trovare gli strumenti adatti.

PS Alla fonte delle informazioni contenute nel testo ci sono gli articoli di Ellen Brown, Wall Street’s Latest Scheme Is Monetizing Nature Itsefl, Nov.4,2021 https://scheerpost.com/2021/11/04/wall-streets-latest-scheme-is-monetizing-nature-itself/ 21, di Whitney Webb, Wall Street’s Takeover of Nature Adavances with Launch of New Asset Class, Oct.13,2021, https://unlimitedhangout.com/2021/10/investigative-reports/wall-streets-takeover-of-nature-advances-with-launch-of-new-asset-class/ e https://www.lindipendente.online/2021/08/22/big-three-i-fondi-dinvestimento-che-comandano-il-mondo/



Nella diffusione e/o ripubblicazione di questo articolo si prega di citare la fonte: www.utopiarossa.blogspot.com